Le coup d’envoi de la session d’été de la 43è édition du Moussem Culturel international d’Assilah a été donné, jeudi soir, par le ministre de la Jeunesse, de la culture et de la communication, Mohamed Mehdi Bensaid.
Cette session, organisée par la Fondation du Forum d’Assilah, en partenariat avec le ministère de la Jeunesse, de la culture et de la communication (département de la Culture) et la commune d’Assilah, sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, se tient du 30 juin au 24 juillet, et est consacrée aux arts plastiques.
Lors de cet événement, le ministre, qui était accompagné du secrétaire général de la Fondation du Forum d’Assilah, Mohamed Benaissa, en présence du secrétaire général de la Wilaya de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, et de nombre d’intellectuels, d’artistes et d’acteurs culturels et associatifs, a visité les fresques murales réalisées cette année par 11 artistes marocains, sous la supervision de l’artiste-peintre Mouad Jebari, dans le cadre de l’atelier de peinture murale, organisé depuis 1978.
Après s’être arrêté sur les peintures murales créées par les enfants d’Assilah, sous l’encadrement de l’artiste plasticienne Kaoutar Chriki, M. Bensaid a inauguré l’exposition des jeunes artistes zailachis au Palais de la Culture, marquée par la participation de sept artistes d’Assilah, et donné le coup d’envoi de l’atelier de peinture, auquel participent 12 artistes marocains.
A la Galerie du Centre Hassan II des rencontres internationales, le ministre a inauguré deux expositions des artistes plasticiens Moulay Youssef Elkahfai et Mostafa Maftah, en plus de l’exposition des oeuvres des enfants d’Assilah « Les talents du Moussem ».
Ces expositions inédites, qui se poursuivront jusqu’au 15 août, donnent à voir plusieurs dizaines d’œuvres de ces talentueux artistes offrant au visiteur une réelle immersion dans un univers empreint de magie, de charme et de beauté.
Dans une déclaration à la presse, le ministre a exprimé sa joie d’inaugurer une série d’expositions d’artistes zailachis et ceux provenant d’autres villes du Royaume, qui invitent le visiteur à découvrir des œuvres inédites, réalisées avec beaucoup de soin et de créativité.
« Ces expositions d’artistes de renommée nationale et internationale sont une source de fierté et de joie pour nous et pour les habitants et les visiteurs d’Assilah, une ville qui respire l’art et la culture », a indiqué M. Bensaid, relevant que son département œuvrera à renforcer la présence des artistes marocains à l’échelle nationale et internationale et à promouvoir le rayonnement de l’art marocain sur l’échiquier international.
Au micro de M24, la chaîne d’information en continu de la MAP, l’artiste Mostafa Maftah s’est dit « heureux » et « très fier » d’exposer ses chefs-d’œuvre de la tapisserie à Assilah, relevant qu’il s’agit de 14 œuvres qui incarnent une conversation créative entre le tapis traditionnel de son enfance et ce qu’il a appris de la révolution plastique à l’École des beaux-arts.
Depuis son enfance, Mostafa Maftah évolue autour des métiers à tisser sur lesquels travaillent les femmes de sa famille et particulièrement sa mère, lit-on dans le catalogue de cette exposition, intitulée « Feu en océan », qui traduit la fougue et l’espoir, à travers le motif d’une éruption volcanique sous-marine; abstraction visionnaire d’abord, conceptualisée sous forme de peinture avant d’être tissée en différentes strates de couleurs et de reliefs réinterprétant la tradition avec une sensibilité tactile et mémorielle.
L’œuvre de Mostafa Maftah est aussi symbolique et « révolutionnaire », car c’est la première fois au Maroc, qu’un artiste s’empare de ce médium très genré. Elle représente une tapisserie réalisée en 1979 (probablement la première tapisserie réalisée par un artiste homme au Maroc, précise la curatrice).
Pour sa part, Moulay Youssef Elkahfai a exprimé sa fierté de présenter ses œuvres à Assilah, la cité des arts et de la culture, précisant que son exposition rétrospective, intitulée « Passion », donne à voir plus de 60 gravures et lithographies, réalisées durant la période 2005-2022 entre Marrakech et Assilah.
Moulay Youssef peint avec beaucoup de sensibilité une galerie de personnages qui évoluent en fonction du moment. Ils peuvent être taciturnes, volubiles, isolés, résignés, immobiles, pressés, parfois même fragmentés.
Il exploite la peinture pour construire une autre entité technique et esthétique, l’estampe. Celle-ci représente pour lui non une rupture avec son travail en peinture, mais plutôt une réalisation esthétique plus accessible en termes de moyens techniques.
D’un expressionnisme puissant, son style traduit sa passion pour l’humain, et insiste sur l’expression beaucoup plus que sur la description. Hommes, femmes et enfants se dévoilent de manière nouvelle dans une quête permanente d’humanisme et de poésie.
Bensaid a, par la suite, inauguré une sculpture de l’artiste-plasticien marocain Mohamed Anzaoui, baptisée « Blowin in the wind ».
Installée sur la corniche d’Assilah, précisément à l’avenue Moulay Hassan Ben Mehdi, cette sculpture, la première réalisée par cet artiste peintre, vient s’ajouter à la collection d’œuvres exposées dans cet espace, qui comprend treize sculptures d’artistes marocains et étrangers. Le sol de la corniche a été conçu par l’artiste marocain feu Farid Belkahia.
« Cette oeuvre est un travail de recyclage des tubes en fer galvanisé, en 3D. C’est un dialogue entre les matières et leur environnement qui est le vent du Nord (chergui) », a déclaré à la MAP, M. Anzaoui, précisant que l’objectif est d’avoir des sens de la musique et de laisser le spectateur lire et analyser à sa manière cette œuvre d’art.
Il est à noter que la session d’automne de cette édition, qui se tiendra du 16 octobre au 5 novembre, sera ponctuée par l’organisation de plusieurs conférences, dans le cadre de la 36ème session de l’Université d’été Al-Mouatamid Ibn Abbad, qui verront la participation d’un parterre de chercheurs, d’intellectuels et d’experts africains, arabes et internationaux, ainsi que des ateliers de sculpture et de peinture.