Le 12_ma/Fr

Très touchant, ce que raconte Tijania Fertat dans un témoignage choquant de l’intérieur du centre covid-19 (Sidi Yahya ELgharb).

Dans l’attente d’un feed back du Ministère de la Santé pour éclaircir cette situation, voici le témoignage du Tijania FERTAT, ex-membre du Conseil Supérieur de l’Education.

Par : Tijania FERTAT

Les résultats des analyses sont tombés comme un couperet, le mardi vers huit heures du soir. A partir de ce moment j’ai eu en continu des coups de fil de la part de plusieurs responsables de l’intérieur et de la déléguée de la santé. J’ai répondu à toutes les questions. Les mêmes posées par plusieurs personnes successivement. Celà m’a fait plaisir. L’Etat s’intéresse à mon bien être de citoyenne.

Le mardi, on m’a ramenée au centre Sidi Yahya réservée aux « covidiens ».

On m’achemine vers un grand et immense chapiteau. A l’entrée, plusieurs personnes réclament parler a un responsable. Ils disent que rien ne se passe a l’intérieur et qu’ils ne font que dormir et manger.

Je suis rentrée quand même. En tant qu’ancienne responsable je connais « l’effet »de la foule » il faut s’en assurer soi-même de ce qu’on dit.

J’ai dû traverser plusieurs couloirs pour arriver a la partie réservée aux femmes et m’installer dans un boxe individuel ce qui est une bonne chose. Le soir on nous a donné à manger. Dans les sachets individuels qu’on nous a remis, l’essentiel y est, sauf pour moi en tant que diabétique. Je comprends qu’il difficile de gérer les cas spécifiques devant le nombre important des gens à soigner. J’ai pu quand-même manger une portion de fromage de la vache qui rit. La même chose pour le petit déjeuner. Je vais me rendre compte très vite que les gens hospitalisés ne font que manger et dormir. Aucun suivi médical telle que la surveillance de la température ou la tension. Rien. On vous fait Un ECG après deux jours de votre arrivée.

Le chapiteau est immense, l’éclairage est commun.et là c’est le calvaire, difficile je veux dire Impossible u de dormir.

Dans ce chapiteau les hommes et les femmes ne sont séparés que par des couloirs.les hommes traversent la partie réservée au femmes pour aller aux toilettes ou aux douches. Et apparemment cela ne pose de problème à personne. Femmes et hommes sont ici juste des malades.

L’éclairage, les téléphones, les femmes assises ou étendues par terre papotant, se plaigant tout le temps. L’inquiétude est générale.C’est l’enfer.

En deux jours on n’a pas vu l’ombre d’un médecin ou d’un infermier. Toutes ces femmes, jeunes moins jeunes veilles , inquiètes attendent le médicament miracle depuis quatre certaines depuis cinq jours. Aucune explication aucune information ne filtre.aucun responsable ne met son nez dans le chapiteau. Personne avec qui parler. Les covidiens sont fuis comme des pestiférés. C’est normal le virus est très contagieux. Mais un médecin est sensé se protéger pour aller vers le malade. Tijania Fertat (A suivre)