Nadia .B :(le12)

Selon Bank Al-Maghrib, la dégradation de l’activité économique induirait une baisse des revenus des ménages et une rupture du cycle d’exploitation des entreprises. Ainsi, les créances en souffrance devraient augmenter, suscitant des provisions additionnelles.

 

« A terme, les banques pourraient voir la qualité de leurs actifs se détériorer en lien avec l’augmentation attendue de la sinistralité (ménages et entreprises) », a alerté Bank Al-Maghrib (BAM) dans son dernier rapport sur la stabilité financière. Cette inquiétude s’explique essentiellement par la montée des impayés qui concernerait essentiellement les crédits aux PME/TPE, les expositions sur les secteurs d’activité les plus touchés par la pandémie ainsi que certains ménages qui ont subi une rupture d’activité. S’y ajoute la hausse du taux de défaut des entreprises impactées par la crise suite au tarissement de leurs flux de trésorerie, alors qu’une partie non négligeable de leurs coûts fixes demeure à leur charge (y compris le remboursement de dette). 

 «Dans ces conditions, les provisions pour créances en souffrance devraient augmenter et le coût de risque serait revu à la hausse sur base sociale et sur base consolidée (application de la norme IFRS 9) », considère la Banque centrale. Ainsi, contrairement à l’année 2019 où les créances en souffrance ont vu leur ratio au crédit bancaire quasiment se stabiliser pour la troisième année consécutive à 7,6%, avec un repli de 11,4% à 10,9% pour les entreprises privées et une augmentation de 7,6% à 8,5% pour les ménages, l’année 2020 devrait enregistrer une montée importante des créances en souffrance.

 D’ailleurs, BAM, afin de quantifier l’impact du choc économique induit par la pandémie Covid-19 sur la résilience des banques, a mené un exercice de macro stress test sur la base de ses projections macroéconomiques de juin 2020, qui tableraient sur une contraction du PIB en 2020 de 5,2% dans le cadre d’un scénario de reprise. «Couvrant les principales banques marocaines, le calcul de l’impact de la détérioration des conditions économiques a été effectué sur la base d’un nouveau dispositif de macro stress test mis en place par la Banque en 2019 avec l’assistance technique du FMI», explique BAM. En effet, les résultats du stress test macro révèlent une hausse importante des créances en souffrance des principales banques en 2020 et 2021. 

«Le taux de défaut moyen devrait passer de 7,6% en 2019 à 9,9% en 2020 puis à 10,8% en 2021», estime la Banque centrale qui assure un suivi très rapproché des établissements de crédit dans le contexte de crise actuelle.