Abordant  la  spécificité   religieuse   marocaine, les intervenants n’ont  pas  manqué de  rappeler que  le  soufisme était et restera une profonde éducation spirituelle qui a fait du Maroc un pays de rayonnement religieux en Asie, en Afrique et dans d’autres régions du monde.

Par-Driss Lyakoubi


Dans un monde en quête de sens et à un moment où l’humanité est en perte de repères, la question de la foi occupe une place prépondérante au sein des cercles universitaires, intellectuels et religieux.

C’est dans cette optique que la faculté des lettres et des sciences sociales de l’université Mohammed V de Rabat a   récemment organisé,   en   partenariat   avec   la   Chaire Imam Ahmed  Ibn  Idriss  des  études  islamiques  un  colloque scientifique international sous le thème « Quel est le rôle des valeurs   soufies   dans   la   promotion   du   dialogue   de civilisations ? ».Animée par des professeurs et des spécialistes du soufisme, marocains et malaisiens, cette rencontre a été l’occasion pour mettre   en   lumière   la   dimension   universelle   de   l’islam   des lumières   dans  un   monde   traversé   par   des  crises  graves   et caractérisé par des replis identitaires, sources de toutes les tensions.

Les conférenciers ont mis en exergue la dimension et la profondeur spirituelle de la religion musulmane au Maroc et en Malaisie, considérés comme deux pays modèles en matière de   tolérance   et   du   vivre-ensemble.

Fait   marquant   de   cette journée est l’estime, l’aura et le respect dont jouit le Royaume du Maroc en Malaisie, grâce à la vision éclairée de SM le Roi Mohammed  VI  Amir   Almouminine   qui   s’inscrit   dans   le continuum et la tradition religieuse marocaine depuis plusieurs siècles.   

Abordant  la  spécificité   religieuse   marocaine, les intervenants n’ont  pas  manqué de  rappeler que  le  soufisme était et restera une profonde éducation spirituelle qui a fait du Maroc un pays de rayonnement religieux en Asie, en Afrique et dans d’autres régions du monde.

A cet égard, le directeur de la faculté islamique « Sofa » en Malaisie, Mohamad Assofi Ibrahim a mis l’accent lors de son allocution consacrée à « la purification de l’âme à la lumière du Coran » sur l’histoire religieuse de son pays où le soufisme marocain   avait   contribué   au   développement   d’un   islam   de modération  et   de   tolérance.   

Il   a   a   cité,   à   cet   effet,   l’imam Ahmed Ibn Idriss et son influence spirituelle en Malaisie et dans   le   monde   musulman,   ainsi   que   celle   de   la   Tariqa Chadillya et Kadiriya.

Dans   le   même   ordre   d’idées,   Moulay   Ahmed   Boukili, président de la filière des études islamiques de la faculté des lettres et des sciences humaines de  Rabat  a  indiqué  que  le modèle religieux et le soufisme marocains font partie d’une ancienne   tradition   spirituelle   qui   s’illustre   par   ce   message universel de coexistence, de modernité et de progrès qui élève les   individus   au-dessus   des   préoccupations   purement matérielles, qui réconcilie le corps et l’âme et qui rapproche le local et l’universel. En tant que tel, précise-t-il, le soufisme peut être une source d’inspiration pour les jeunes en quête de dialogue   interconfessionnel.   

Et   ce,   en   offrant   un   espace spirituel que la modernité matérielle ne peut offrir.

Comme   l’a   souligné,   M.   Hassan   Ammari,   président   de l’association marocaine pour la coopération et l’amitié entre les Peuples (AMCAP), le soufisme marocain se distingue par son   ouverture   sur   les   différentes   cultures   et   sa   capacité   à établir un dialogue entre les civilisations, à répandre la sagesse de la conduite droite et l’exaltation des valeurs de gratitude, d’espérance et de générosité.

Ce colloque international sur le soufisme s’est en outre illustré par la signature d’une convention entre la faculté des lettres et des   sciences   humaines   de   l’université   Mohammed   V   et l’université   islamique   « Assafa »,   concernant   notamment l’accueil des étudiants malaisiens pour la poursuite de leurs études et l’apprentissage de la langue arabe, le renforcement de la coopération académique et l’échange des étudiants, des professeurs et des expertises.

A noter que cette rencontre scientifique a été précédée par la projection   d’un   reportage   du   réalisateur   Chouaib   Brhadda intitulé « Le voyage scientifique des étudiants malaisiens au Maroc.