Abdellatif el Jaâfari

 

La fraude aux examens, qui conduit à l’éclatement des valeurs sociales, constitue un moyen de s’affirmer, mais de manière immorale, a estimé l’enseignant de psychologie à la faculté des lettres et des sciences humaines Ain Chock de Casablanca, Ahmed Ryadi.

L’enseignant a indiqué, dans un entretien à la MAP, que cette donne pousse à s’interroger sur la question de gestion de la situation intérieure des établissements scolaires et la mission de l’école dans la formation des élèves, mais aussi du devoir de la famille, sans oublier le volet important de cette équation à savoir l’absence de protection psychologique des élèves au sein des établissements scolaires.

Parler de la fraude aux examens incite, selon lui, à poser plusieurs questions profondes sur le lieu où prolifère cette fraude, c’est-à-dire l’environnement scolaire qui est étroitement lié à la société, vu que ce phénomène traduit une mutation sociale incitant à trouver les moyens de dénouer cette problématique.

La recherche d’éléments de réponse à cette question interpelle l’ensemble des personnes concernées, puisque la question de la fraude aux examens soulève certaines autres du genre: pourquoi les élèves s’adonnent à la triche lors des examens? La triche est elle liée à l’environnement scolaire? Est-ce que la triche prend fin juste après les examens ou elle accompagne l’individu durant toute sa vie? Peut-on parler de désirs psychologiques et de besoins sociaux y afférents ?

La psychologie est fondée, selon ce spécialiste, sur l’étude de tels comportements pour rechercher leurs causes exactes et leur origine dans la perspective d’en faire un diagnostic pour savoir s’ils sont des cas de maladie résultant de certains facteurs, ou s’agit-il d’un simple comportement social inhérent au vécu social.

A travers la recherche des raisons derrière ce genre de conduite, il est impératif de souligner que l’école constitue l’une des importantes institutions sociales après la famille dont l’effondrement ne peut que conduire à l’éclatement social parmi les élèves, d’où la difficulté de dispenser un enseignement en l’absence de mécanismes de communication et la maîtrise pédagogique, outre des manuels en déphasage avec les mutations sociales.

Cette donne confirme, selon l’expert, certaines théories qui encouragent les élèves à s’adonner à de mauvaises pratiques, telle la violation des lois de l’environnement scolaire et le non respect du règlement de l’école, à travers le recours à la violence et au vandalisme des dépendances publiques de l’établissement scolaire.

Parmi les comportements répressibles, figurent également l’absence aux séances de cours et le non respect du staff pédagogique, déclenchant un sentiment de non appartenance à l’environnement scolaire.