Par-Nadia .B(le12.ma/Fr)

Le gouverneur de la banque centrale, Abdellatif Jouahri, devra se prononcer sur les décisions en matière de conduite de la politique monétaire. Il devrait également livrer les pronostics de BAM en matière de croissance économique, d’inflation et de finances publiques pour 2020 et 2021.

C’est demain que Bank Al Maghrib tiendra son conseil. Cette réunion intervient dans un contexte particulier lié à l’état d’urgence sanitaire. Le gouverneur de la banque centrale, Abdellatif Jouahri, devra se prononcer sur les décisions en matière de conduite de la politique monétaire. Il devrait également livrer les pronostics de BAM en matière de croissance économique, d’inflation et de finances publiques pour 2020 et 2021.
Certes BAM n’a pas cessé d’intervenir pour contrer les effets de la pandémie,  seulement, l’économie marocaine devrait connaitre une récession autour de 5% en 2020 et ce, pour la première fois depuis la fin des années quatre-vingt-dix. Une situation qui s’explique par une conjoncture internationale et nationale très complexe.
En effet, en plus du ralentissement de la demande intérieure, le Maroc souffre d’une baisse de la demande extérieure.

Le royaume n’est pas à l’écart des perturbations des chaînes d’approvisionnement et de production. La fermeture des frontières, durant les premiers mois de l’apparition de la pandémie, a mis à l’arrêt plusieurs secteurs, dont notamment le tourisme et, dans une moindre mesure, les branches d’activité orientées à l’export. Les exportations des produits alimentaires maintiennent leur dynamisme étant donné les grandes difficultés d’approvisionnement que connaissent les pays partenaires de la zone euro.
Sur la base de ces éléments, l’évolution des activités sectorielles dans le contexte de cette crise sanitaire laisse présager, des évolutions contrastées dont l’ampleur et l’étendue seront différentes. Il existe  des secteurs qui se comportent bien et dont la contribution à la création de richesse est importante. C’est le cas de l’industrie extractive, l’agroalimentaire, l’industrie chimique, le secteur de télécommunication et les services financiers. Parallèlement,  d’autres secteurs importants ont été modérément touchés par la crise sanitaire à l’image du BTP, du commerce et du transport. Selon la dernière note de conjointure de la Direction du Trésor et des finances extérieurs,
«les deux premiers secteurs reviendraient immédiatement à une activité normale dès la levée du confinement alors que le secteur du transport prendrait plus de temps notamment pour ce qui est du transport aérien».
Simultanément, des secteurs ont été très impactés à l’instar du tourisme et les activités connexes et, dans une moindre mesure, du textile et des industries mécanique, métallurgique et électrique.
«A ce choc s’ajoute l’impact de la sécheresse qui devrait compromettre les perspectives de croissance mais dans des proportions limitées», estime la Direction du Trésor. Plus que jamais, le Maroc est ainsi appelé à  rehausser la compétitivité de l’économie et à accélérer sa croissance. A cet effet, «il faudrait, mettre en place une nouvelle génération de grands plans sectoriels cohérents et harmonieux, susceptibles de servir de pilier au modèle de développement dans sa nouvelle version. Aussi, plusieurs réformes à caractère transversal doivent être poursuivies, dont notamment la nouvelle charte de l’investissement, le déploiement du nouveau cadre des partenariats publics privés, le chantier de la régionalisation avancée, la réforme de la fonction publique et celle des systèmes de retraite», a insisté Jouahri, lors de la présentation du rapport annuel de BAM devant le roi Mohammed VI, le mois de juillet dernier. Autant de chantiers qui seront accélérés ou amorcés dans le  cadre du plan de relance économique à 120 MMDH mis en place pour faire face aux effets de la crise sanitaire liée au coronavirus.