Rabat – le12

Le président de l’instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC), Mohammed Bachir Rachdi, a affirmé, jeudi à Rabat, que l’instance s’est projetée vers une nouvelle phase dans la lutte contre la corruption au Maroc.

Intervenant par visioconférence lors de la présentation du rapport annuel de l’instance au titre de l’année 2019, M. Rachdi a relevé que l’INPPLC “est projetée vers une nouvelle phase dans la lutte contre la corruption au Maroc, à même d’assurer un changement en profondeur capable d’infléchir sa courbe de développement et de l’inscrire dans la durée, dans une tendance fortement baissière”.

A cet effet, il relève que toutes les analyses, dont la dernière développée par l’instance dans le cadre de son étude approfondie des facteurs impactant la situation de la corruption au Maroc, confirment que ce fléau sape la confiance envers les institutions, expliquant que la perception générale du citoyen, alimentée par le sentiment de l’injustice, de la persistance des abus, du népotisme et de l’impunité exacerbent le manque de confiance, qui se manifeste aussi bien au niveau interpersonnel des citoyens entre eux, qu’envers les institutions.

M. Rachdi a mis en relief la nécessité de renforcer l’effort national visant à assécher les foyers de corruption et à enrayer ses effets négatifs sur le développement et sur l’accroissement des inégalités sociales et territoriales, poursuivant que c’est à cette condition que la reconstruction de la confiance peut être assurée, sachant qu’elle représente elle-même un prérequis à une large adhésion et une implication forte des citoyens et des forces vives, à toute nouvelle dynamique de développement, qui ambitionne de mettre le pays sur la voie d’une croissance inclusive, soutenue et durable, garantissant aux citoyens la dignité et l’accès équitable à leurs droits et répondant à leur aspiration légitime à une vie prospère.

Le responsable a mis en avant les convictions de l’instance, notant qu’elle considère que les axes du rapport constituent des fondements indispensables pour bâtir le nouveau modèle de développement, auquel Sa Majesté le Roi a appelé en vue de dépasser les limites structurelles auxquelles est confronté le Royaume, corriger en conséquence l’état des inégalités et œuvrer pour la prospérité et la justice pour tous les Marocains.

En outre, selon M. Rachdi, le rapport intervient dans le cadre d’un horizon orienté par une vision stratégique qui tire ses racines des dispositions constitutionnelles et prend l’approche de complémentarité et d’articulation forte entre les institutions concernées, comme orientation fondamentale pour l’atteinte des objectifs escomptés.

Le président de l’instance n’a pas manqué de rappeler que ce rapport s’inscrit dans un contexte exceptionnel et couvre une période particulière dans sa vie où cette dernière ne dispose toujours pas de ses structures de gouvernance ni des moyens adéquats avec les missions qui sont les siennes et dont le délai de mise en place reste tributaire de l’aboutissement du processus d’adoption du projet de loi 46.19.

Le rapport de l’Instance, dont la volumétrie avoisine les 200 pages, est structuré autour de six axes principaux, à savoir le diagnostic et l’approfondissement de la connaissance objective du phénomène de la corruption, capitalisation sur les acquis et bilan de la période d’activité de l’Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC), le rôle clé qui renvient à l’INPPLC dans le renforcement de l’arsenal juridique et institutionnel de prévention et de lutte contre la corruption et l’ouverture sur les horizons visés pour le modèle de développement souhaité pour le Maroc et les efforts consentis pour structurer l’Instance et mettre en place des mécanismes de gestion et les bases de sa gouvernance.

Il s’agit, également, des missions de l’Instance en termes de supervision, de coordination et de coopération institutionnelle en matière de lutte contre la corruption et la mise en œuvre du rôle de force de proposition de l’Instance, chargée d’émettre des avis et de formuler des recommandations sur les sujets en relations avec ses domaines d’intervention.

Le rapport annuel 2019 renvoie vers une série de rapports thématiques détaillés, pour approfondir et préciser certains de ses axes, lesquels rapports thématiques constituent la quintessence des différentes études et analyses qui ont été réalisées sur la période couverte par le rapport annuel et reprennent de manière plus détaillée les axes principaux dudit rapport.