Rabat – le12

A chaque rentrée politique, les divers acteurs sont appelés à établir leurs priorités par rapport aux défis d’une donne, où la perspective des prochaines élections s’imposent en haut de l’agenda.

D’autant plus que le contexte exceptionnel de la crise liée au coronavirus (Covid-19) et ses répercussions socio-économiques incitent les partis de la majorité et de l’opposition à se pencher sur l’élaboration de solutions réalistes pour contrer les impacts de la pandémie, surtout à l’approche des échéances électorales de 2021.

Ces élections permettront en effet de renouveler de l’ensemble des institutions représentatives nationales locales et professionnelles, en particulier les conseils communaux, les conseils provinciaux, les conseils régionaux, les Chambres professionnelles et, à l’évidence, les deux Chambres du parlement.

Sur ce registre, les concertations initiées par le ministère de l’Intérieur avec les secrétaires généraux et les dirigeants des partis politiques, représentés et non représentés au Parlement, devront se poursuivre après l’ouverture de l’année législative le deuxième vendredi d’octobre, pour des échanges autour des préparatifs des élections.

Ces consultations visent à favoriser un large consensus en vue de consolider les réformes politiques engagées par le Royaume et d’insuffler une nouvelle dynamique à l’action et aux institutions politiques, dans le souci de répondre aux aspirations des citoyens.

Les formations politiques ont ainsi présenté des propositions et des conceptions sur les échéances à venir et les lois qui les encadrent, l’objectif étant de mettre en place les moyens de faire aboutir les diverses étapes des élections en tant que jalon de l’édifice démocratique, à travers la création d’institutions crédibles capables d’établir une feuille de route électorale reflétant la volonté citoyenne et qui soit à la hauteur des enjeux de développement.

Si les partis de l’opposition (Parti authenticité et modernité, Parti de l’Istiqlal et Parti du progrès et du socialisme) ont soumis un mémorandum conjoint sur les réformes politiques et électorales, ceux de la majorité ont choisi de présenter séparément leur vision sur les futures échéances électorales de 2021.

Dans une lecture des propositions des formations de la majorité et de l’opposition, force est de constater une certaine convergence en ce sens qu’ils insistent sur la révision de la loi organique régissant les partis politiques afin de reflérer l’esprit du choix démocratique porté par la Constitution, de promouvoir l’autonomisation des partis et de renforcer leur rôle en matière d’encadrement des citoyens et de médiateurs entre État et société.

Il est question en outre de mettre en place les conditions d’une mobilisation nationale en vue de remédier aux causes à l’origine de la désaffection électorale.

On relève en revanche des points de divergence dans les propositions des partis, puisque ceux de l’opposition sont favorables à à la tenue à la même date des élections communales, régionales et législatives, dans l’objectif d’augmenter le taux de participation et de rationaliser les ressources financières et humaines. D’autres formations proposent d’organiser les élections communales, régionales et professionnelles et législatives durant deux périodes distinctes, de sorte à entourer les élections de toutes les garanties nécessaires à leur bon déroulement.

Mais à l’heure actuelle, l’essentiel des débats porte sur la question du calcul du quotient électoral, un mécanisme consistant à remplacer le nombre de bulletins valides par celui des inscrits sur les listes électorales.

Dans l’ensemble, les propositions des partis politiques ont porté sur les questions liées au découpage électoral, au mode de scrutin, aux listes électorales, au seuil électoral et aux aspects financiers, aux listes dédiées aux femmes et aux jeunes, à l’augmentation du nombre de sièges de la liste nationale, aux subventions publiques et à la participation des MRE.

Autant dire que le succès des prochaines élections demeure tributaire de la capacité de mobilisation des citoyens en les incitant à croire en le processus électoral et à contribuer à la prise de décision. D’où la nécessité de consentir davantage d’efforts pour trouver les moyens de regagner la confiance de l’électorat et favoriser son adhésion à l’opération politique en général, un exercice qui ne saurait se départir d’une attitude sérieuse et responsable à l’égard des questions essentielles pour le citoyen.

Un constat qui exige des acteurs sur la scène politique de rivaliser et de faire preuve de réalisme pour convaincre du bien-fondé de leurs programmes, mais aussi de contribuer à l’élaboration d’un nouveau projet sociétal fédérateur, condition sine qua non pour impulser la dynamique de développement.