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Facebook a assuré mardi avoir progressé dans la détection des contenus incitant à la haine, alors que le géant des réseaux sociaux est toujours sous le coup d’un boycott publicitaire pour son laxisme perçu dans la gestion de ce type de publications.

Malgré la pandémie de Covid-19, qui a désorganisé et réduit les capacités de ses équipes de modération de contenus, la plateforme estime que son taux de détection proactive des contenus haineux est passé de 89% à 95%.

Sur Instagram, ce taux a grimpé de 45% à 84%.

“Nous avons fait des progrès pour combattre la haine sur nos applications, mais nous savons que nous devons en faire plus pour nous assurer que tout le monde se sente à l’aise sur nos plateformes”, note Guy Rosen, un des vice-présidents du groupe californien, en charge de l’intégrité.

Il rappelle que le groupe a mis en place des équipes spécialement chargées de sujets comme la diversité, l’équité et l’inclusion.

Après la mort de George Floyd fin mai, un Afro-Américain tué par un policier blanc, de nombreux mouvements et associations de la société civile se sont mobilisés pour combattre les discriminations et le racisme dans toutes les institutions aux Etats-Unis, y compris sur Facebook, le réseau social dominant.

Des organisations de défense des droits civiques ont ainsi lancé en juin un boycott baptisé #StopHateForProfit (“Non à la haine pour les profits”), qui a été rejoint par plus de 1.000 entreprises, dont Adidas, Levi’s, Coca-Cola, Starbucks, etc.

Facebook a réagi en martelant qu’il ne tirait aucun bénéfice des incitations à la haine, au contraire, et en faisant plusieurs annonces sur le démantèlement de réseaux suprémacistes blancs ou conspirationnistes.

Guy Rosen a indiqué mardi que les règlements ont été mis à jour avec l’ajout de types de contenus spécifiques, comme “les stéréotypes sur les Juifs qui contrôlent le monde”.

Début juillet, une réunion entre les organisateurs du boycott et les dirigeants de Facebook s’est soldée par la déception des associations.

“J’espérais voir de l’humilité et une réflexion profonde sur l’influence disproportionnée de Facebook sur l’opinion publique, les croyances et les comportements, ainsi que sur les nombreux torts qu’il a causés dans la vraie vie. Au lieu de quoi nous avons eu droit à plus de dialogue et pas d’action”, avait déclaré Jessica Gonzalez, co-présidente de l’association Free Press.