Face à la surexploitation croissante de ses ressources en eau conventionnelles, la région Fès-Meknès se tourne vers des solutions innovantes pour garantir un accès durable à l’eau potable, industrielle et touristique.
Le ministère de l’Equipement et de l’Eau, via la Direction de la Recherche et de la Planification de l’Eau (DRPE), a lancé un appel d’offres ouvert international pour la réalisation d’une étude de faisabilité d’un projet d’alimentation en eau dessalée. L’ouverture des plis de ce projet est prévue pour le 29 octobre 2024.
Selon les estimations de la DRPE, le bassin hydraulique du Sebou, dont dépend la région, est confronté à un déséquilibre croissant entre l’offre et la demande en eau. Les nappes phréatiques, principale source d’approvisionnement, sont soumises à une pression excessive, accentuée par les effets des changements climatiques.
Le système aquifère de Fès-Meknès enregistre un déficit significatif, mettant en péril la viabilité des activités socio-économiques et la qualité de vie des populations. Pour le ministère, le recours au dessalement de l’eau de mer comme une solution viable pour pallier à cette situation et assurer un approvisionnement en eau durable.
L’objectif de cette étude est d’évaluer la faisabilité technique, économique et environnementale de cette solution et de proposer un schéma d’alimentation en eau optimal pour la région Fès-Meknès.
Selon la Direction de la Recherche et de la Planification de l’Eau (DRPE), l’étude de faisabilité du projet d’alimentation en eau dessalée pour la zone Fès-Meknès se déroulera en deux missions principales.
La première mission, intitulée « Etude des schémas d’alimentation en eau conventionnelle et non conventionnelle », a pour objectif d’identifier précisément les zones géographiques qui bénéficieront du projet, qu’il s’agisse de villes, de centres ruraux, de zones industrielles ou de sites touristiques. Elle comprendra également l’élaboration de bilans détaillés des besoins en eau potable, industrielle et touristique pour les horizons 2025 à 2050, en intégrant différents scénarios d’évolution de la demande.
Enfin, cette première mission comparera différentes options d’alimentation en eau, telles que l’interconnexion des barrages, l’extension d’une station de dessalement existante (par exemple, celle de Rabat) ou la construction d’une nouvelle station spécifiquement dédiée à la région Fès-Meknès.
Le choix de la solution la plus adaptée aux besoins de la zone se fera en tenant compte de critères techniques, économiques, environnementaux et sociaux.
La seconde mission, « Etude technique de la variante optimale du projet », se concentrera sur la solution d’alimentation en eau retenue à l’issue de la première phase. Elle permettra d’analyser en détail la solution choisie et de définir précisément les caractéristiques techniques de chaque élément du projet, de la prise d’eau de mer à la station de pompage, en passant par l’usine de dessalement, les réservoirs de stockage et les conduites d’adduction.
Les études de conception des ouvrages seront réalisées en intégrant les dernières avancées technologiques en matière de dessalement et d’efficacité énergétique, afin de garantir la performance et la durabilité du projet.
Enfin, une estimation précise des coûts d’investissement, d’exploitation et de maintenance du projet sera fournie, permettant ainsi aux décideurs d’évaluer la viabilité économique de la solution proposée.
Le projet d’alimentation en eau dessalée pour la zone Fès-Meknès représente un enjeu majeur pour la sécurité hydrique et le développement socio-économique de la région. En mobilisant les meilleures expertises internationales, le Maroc souhaite mettre en œuvre une solution durable et innovante pour répondre aux besoins croissants en eau, préserver les ressources conventionnelles et renforcer sa résilience face aux changements climatiques.