Le Québec va suspendre ses missions de recrutement à l’étranger en 2025, a annoncé mercredi le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) de la province canadienne.

Les « Journées Québec » étaient organisées notamment en Europe et en Afrique où la province recrutait des ingénieurs, des informaticiens, des infirmières et du personnel enseignant pour combler les pénuries de main-d’œuvre dans ces secteurs.

« Nous confirmons que le MIFI ne tiendra pas de nouvelles missions de recrutement Journées Québec d’ici au 30 juin 2025, soit jusqu’à ce que soient connues les prochaines orientations », a souligné le ministère.

Réagissant à cette annonce, plusieurs organisations professionnelles ont fustigé la décision du gouvernement provincial.

« Ça ne fait pas notre affaire. Sans être prophète de malheur, dans six mois, un an des entreprises vont fermer, réduire leurs activités en raison du manque de main-d’œuvre », a souligné Denis Hamel, conseiller stratégique à la présidence du Conseil du patronat du Québec.

« Il faut dépolitiser le dossier, avoir une réflexion, évaluer les besoins de main-d’œuvre », a-t-il ajouté dans une déclaration à Radio Canada.

« On se tire dans le pied, on est en train de défaire quelque chose qui était hautement stratégique », a estimé, de son côté, le président de la Chambre de commerce de Montréal, Michel Leblanc.

La décision du gouvernement québécois intervient dans un contexte marqué par le resserrement de la politique migratoire aux niveaux fédéral et provincial au Canada, à moins d’un an des élections fédérales.

Fin octobre, Ottawa a annoncé une réduction de 90.000 du nombre d’immigrés temporaires autorisés à entrer au pays dès 2025, puis une nouvelle baisse les deux années suivantes.

Le nombre de nouveaux arrivants permanents au Canada passera ainsi de 485.000 à 395.000 en 2025, ce qui représente une diminution d’environ 20%. Il s’établira ensuite à 380.000 en 2026, puis à 365.000 en 2027, selon le gouvernement fédéral.