Par-Nadia.B

 

Le Haut Commissariat au Plan (HCP), en partenariat avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) a réalisé une enquête sur le comportement des réfugiés au Maroc pendant le confinement.

«Plus de 8 chefs de ménages réfugiés sur 10 (83,8%) jugent normales les relations avec le voisinage. Ce constat est presque le même selon le pays d’origine, 85,7% pour les Syriens, 89,9% les Yéménites, 87,9% les Ivoiriens, 82,9% les Sud Soudanais et 75,9% les Centrafricains», c’est ce qui ressort de l’enquête auprès des réfugiés au Maroc réalisée par le Haut Commissariat au Plan (HCP), en partenariat avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR).  Menée du 2 au 8 juin 2020 afin d’évaluer l’impact de la pandémie de Covid-19 sur la situation économique, sociale et psychologique de cette population, cette enquête a révélé aussi que seuls 5,3% des chefs de ménages réfugiés jugent les relations plus tendues avec leur voisinage, 9,5% parmi les ménages dirigés par une femme contre 4,3% parmi ceux dirigés par un homme. «Le non paiement du loyer est la principale raison citée par près de la moitié (47,7%) d’entre eux, suivie des difficultés liées à l’utilisation de l’espace commun (19,1%) et du bruit ou tapage (19%)», rapporte l’enquête qui a ciblé un échantillon de 600 ménages, représentatif des différentes catégories des réfugiés, au sens du HCR, selon le pays d’origine, la ville de résidence, l’âge, le sexe et le niveau scolaire. Pour ce qui est des relations entre les membres du ménage pendant le confinement sanitaire, la moitié (50,3%) des réfugiés jugent normales ces relations. «Environ un chef de ménage réfugié sur 5 (19,3%) considère que les relations entre les membres du ménage sont devenues plus calmes et plus rapprochées. En revanche, 14,2% de ces réfugiés estiment que les relations sont devenues plus tendues lors du confinement sanitaire, 20,6% parmi les ménages dirigés par une femme contre 12,8% parmi ceux dirigés par un homme», révèle le HCP. Les réfugiés expliquent ces relations tendues par le manque de ressources financières (37,2%), l’impact psychologique du confinement (31,9%), les difficultés liées à l’utilisation de l’espace dans le logement et à la gestion du pouvoir au sein du ménage (10,4%). Sur un autre registre, cette enquête a relevé que le risque de contamination est la principale inquiétude des ménages réfugiés. «Un ménage réfugié sur 4 (25,8%) est très inquiet des effets probables de la pandémie de Covid-19 et 28,2% sont inquiets. Les principales raisons sont la crainte d’être contaminé par le virus (51,7%), de ne pas pouvoir subvenir aux besoins alimentaires (16,4%), de perdre son emploi (16,2%) et de ne pas pouvoir accéder aux services médicaux (2,4%)», lit-on dans l’enquête du HCP.