Casablanca –le12

L’automobile, dont l’activité a subi un brutal coup de frein, semble déterminé à reprendre sa lancée. L’amélioration récente, quoique timide, des indicateurs du secteur laisse augurer une bonne tendance, pourvu que le secteur s’accompagne d’une forte stratégie de relance et capte les nouvelles opportunités.

Effet Covid oblige, le secteur de l’automobile qui battait son plein, juste avant la crise, a dû être brutalement agité. Et pour cause, l’arrêt temporel des constructeurs automobile aussi bien au Maroc qu’ailleurs, sans compter l’activité morose de vente et de commercialisation locale des véhicules.

Toutefois, l’automobile, un métier mondial phare du Maroc et levier incontournable de la compétitivité de son économie, est en route pour renouer avec ses sommets, surtout lorsque l’on constate que les principaux indicateurs du secteur, aussi bien sur le plan industriel que commercial, tentent de se ressaisir, ce qui montre encore une fois la robustesse d’un secteur aux multiples prouesses face à une récession de grande ampleur.

En effet, les exportations du Maroc, hors OCP, se sont repliées entre les mois de janvier et juillet 2020 de 27,3 MMDH ou 19,7%, en lien avec la contre-performance des industries liées aux métiers mondiaux du Maroc, c’est ce qui ressort de la note de conjoncture de la Direction du Trésor et des finances extérieures (DTFE).

Dans ce sillage, les ventes du secteur de l’automobile ont enregistré à fin juillet une baisse de 28,7% en lien avec le recul de la construction de l’ordre de 35,3%, du câblage (-35%) et de l’intérieur véhicules et sièges (-23,3%), souligne la note fraîchement publiée.

Et d’ajouter néanmoins qu’après la reprise progressive de l’activité de Renault à fin avril et l’entrée en service à plein régime de PSA dès le 6 mai, la baisse des exportations du secteur de l’automobile a été contenue à 12,2% durant les trois mois de mai, juin et juillet, alors que la dégringolade de ces exportations était de 77,6% en mars et avril. De quoi espérer un bon rebond pour les mois à venir.

En outre, des données de l’Office des changes relèvent que les exportations du secteur automobile sont passées de 35,14 MMDH à fin mai 2019 à 21,31 MMDH à fin mai 2020, soit un net retrait de 39,4%. L’Office explique principalement cette évolution par le recul, en premier lieu des ventes du câblage de 48,6%, de la construction de 41,5% et de l’intérieur véhicules et sièges de 36,5%.

Mais force est de constater que la courbe des exportations se redresse progressivement, puisque les ventes du secteur automobile ont baissé de 33% à fin juin et puis de 28,7% à fin juillet 2020, selon les données de l’Office des changes.

Par ailleurs, les statistiques rendues publiques par l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM), font notamment état d’un nombre de ventes de 11.543 véhicules durant le mois d’août, soit un rebond de 12,82 % par rapport à la même période de 2019. Cette progression fait suite à celle constatée au terme du mois de juillet (+10,43%) où près de 14.377 véhicules neufs ont été vendues sur le marché.

Pour maintenir cet élan relativement positif et l’inscrire dans la durabilité, une stratégie efficace de relance du secteur de l’automobile s’impose avec comme socle majeur la stimulation de l’offre et de la demande et la préservation de l’emploi.

Et pour sortir son épingle du jeu, le Maroc est appelé aussi à tirer profit des opportunités que la crise offre paradoxalement à l’industrie automobile. L’idée est d’explorer de nouveaux leviers de compétitivité afin de monter en puissance et parvenir à conserver ses parts de marchés à l’échelle mondiale.