Au bord des plages, au milieu des espaces verts, des parcs ou simplement sur les trottoirs, le « Street workout » ou sport de rue se fait de plus en plus d’adeptes à Casablanca et se présente désormais comme une discipline à part entière et un moyen de promouvoir le sport et de démocratiser sa pratique.
Mêlant figures de force, de souplesse et d’équilibre, ce sport à mi-chemin entre la gymnastique et la musculation, se pratique essentiellement dans la rue et favorise ainsi l’accès à la pratique sportive pour tous.
Depuis quelques années, des « workout spots » ou espaces sportifs en plein air, comprenant des barres de tractions et autres trapèzes de musculation que l’on retrouve en salles de fitness, ont vu le jour dans plusieurs quartiers de la ville, faisant de ce sport l’une des disciplines les plus novatrices et les plus économiques.
Outre la gratuité de cette pratique urbaine qui ne cesse de gagner en popularité, celle-ci permet de renforcer plusieurs aptitudes physiques, à savoir l’endurance musculaire, l’équilibre, la coordination, la force et l’agilité, tout en luttant contre la sédentarité et l’obésité.
« À côté du foot, sport national, ou encore de l’athlétisme ou du basket, toute une série de sports émergents, appelés aussi sports de rue, gagnent une popularité immense chez les jeunes. L’engouement est impressionnant, pour le street workout, mais aussi le skate, le parkour, la danse, les acrobaties, le basket de rue… « , a fait savoir l’acteur associatif et culturel et président de Marocains Pluriels, Ahmed Ghayat.
Le street workout, a-t-il souligné, est un outil d’insertion exceptionnel, d’abord parce qu’il se pratique librement, dans la rue, ensuite car il exige discipline, maîtrise de son corps, endurance et régime alimentaire sain, notant qu’il s’agit d’un sport qui permet de lutter contre toutes les addictions avec beaucoup d’exigence et de réussite. « Puis, c’est un sport à la fois individuel et collectif ».
Et de poursuivre : « La ville de Casablanca a besoin de ces jeunes, car ils sont vecteurs d’images positives ».
Hamza, un jeune âgé de 23 ans, s’engage passionnément depuis 6 ans en tant que streetworker, à œuvrer au cœur de la communauté casablancaise. « Je me considère comme un agent du changement dans les rues que je parcours. Mon engagement va au-delà des pavés, il s’enracine dans la volonté de briser les barrières sociales. Je veux être le catalyseur du changement positif », nous a-t-il confié.
« A travers le Street workout, nous nous retrouvons avec un esprit sportif pour atteindre la meilleure concentration musculaire avec un bon alignement corporel, mais cela n’est pas tout. On se retrouve également pour inspirer la confiance et renforcer l’estime de soi chez chacun parmi nous. Chaque coin de rue devient une opportunité de faire une différence, et on est déterminé à créer des espaces où l’espoir et l’inclusion prospèrent », a-t-il dit.
De son côté, la Fédération Royale Marocaine des Sports Urbains (FRMSU) a mis en avant le rôle important qu’elle joue dans la promotion et la vulgarisation de ce type de sports, à travers des manifestations sportives dans toutes les régions du Maroc, notant que les jeunes pratiquants de ces sports de rue sont accompagnés par les associations affiliées à la FRMSU afin de les sensibiliser, les orienter et les guider sur de nouvelles bases qui consistent à valoriser ces disciplines qui reposent sur des règles et des principes sportifs.
La Fédération contribue à la promotion des sports urbains en faveur de la jeunesse casablancaise, à travers la participation aux évènements sportifs des grandes écoles, l’organisation de compétitions régionales et la mise en place d’actions de sensibilisation et d’information pour les jeunes de la région.