Cinq policiers du Raid, unité d’élite de la Police nationale française à Marseille, ont été placés en garde à vue, mardi, après la mort d’un jeune homme de 27 ans pendant les émeutes urbaines ayant secoué la France fin juin dernier, a annoncé le parquet de la ville phocéenne.
Les cinq policiers étaient convoqués, ainsi qu’une vingtaine de leurs collègues, devant les enquêteurs de l’IGPN (la police des polices) chargés de l’enquête sur le décès d’un jeune homme, en marge des émeutes à Marseille, dans la nuit du 1er au 2 juillet, selon les médias.
Mohamed Bendriss avait été retrouvé inanimé devant le domicile de sa mère après avoir fait un malaise au guidon de son scooter. Son décès avait été constaté à l’hôpital où un médecin avait observé un impact au niveau du thorax.
Cet impact, à l’origine de la mort du jeune homme, pourrait être la conséquence d’un tir de Lanceur de balles de défense (LBD), d’après la presse de l’hexagone.
Les enquêteurs de la police judiciaire et de l’IGPN ont reconstitué le scénario du drame, notamment en s’appuyant sur une vidéo amateur tournée par une riveraine depuis un appartement, des images de surveillance d’un magasin et enfin la vidéo d’un véhicule de police.
Mohamed Bendriss s’était écroulé quelques centaines de mètres plus loin, deux minutes plus tard, devant le domicile de sa mère. Aucune autre intervention policière n’avait été détectée dans l’intervalle entre le tir et son malaise.
Les policiers du Raid vont désormais livrer leur version de la nuit du drame dans le cadre d’une instruction ouverte le 4 juillet pour « coups mortels avec usage ou menace d’une arme ».
Les investigations devront notamment déterminer si le tir mortel de LBD était règlementaire ou non.
Fin juin, des violences urbaines ont éclaté en France suite à la mort du jeune Nahel par un tir d’un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre (région parisienne). Une vidéo amateur largement partagée sur les réseaux sociaux, montrant un policier tirer à bout pourtant sur le mineur, a contredit la version initiale de la police et suscité indignation et colère dans le pays.
Dans la soirée du drame, des violences entre des jeunes en colère et les forces de l’ordre ont éclaté à Nanterre, avant de se propager par la suite et les nuits suivantes à d’autres villes de la région parisienne et à d’autres agglomérations à travers le pays.