Le ministre de l’Education nationale, du préscolaire et des sports, Chakib Bensmoussa a présenté vendredi devant les membres de la commission de l’éducation, la culture et la communication à la Chambre des représentants un exposé exhaustif sur le bilan de la réforme du système de l’éducation et de la formation ainsi que les perspectives à venir.
Lors de cette rencontre centrée sur trois principaux sujets proposés par les groupes parlementaires à savoir la feuille de route pour une école publique de qualité pour tous (2022-2026), la mise en œuvre du chantier de la décentralisation et de la déconcentration dans le secteur et enfin la méthodologie relative à la mise en oeuvre des chantiers ouverts, le ministre a noté que la réforme du système de l’éducation et de la formation s’appuie sur des référentiels majeurs, notamment les conclusions du Nouveau Modèle de Développement, ainsi que la loi cadre no 51-17 relative au système de l’éducation et de la formation.
”La réforme du système de l’éducation et de la formation ne se limite pas seulement à des textes juridiques car il s’agit aussi de mesurer l’impact des mesures pratiques sur l’enseignement et ce, pour bien définir des objectifs clairs et majeurs et réunir ensuite les conditions de leur réalisation selon une démarche soucieuse des priorités de manière progressive”, a-t-il souligné, avant d’ajouter que les solutions se doivent d’être adaptées aux spécificités locales.
Évoquant la feuille de route 2022-2026, il a mis l’accent sur trois objectifs stratégiques à savoir la qualité des apprentissages, la promotion de l’ouverture et du civisme ainsi que l’enseignement obligatoire, indiquant que la réalisation de ces objectifs suppose une approche axée sur le triptyque : Élève, Enseignant et Établissement scolaire.
Benmoussa a souligné, à ce propos, l’importance pour les élèves de faire montre d’ouverture et d’acquérir les apprentissages fondamentales tout comme les enseignants censés maîtrisés leurs spécialités et de favoriser les conditions de réussite des élèves, ajoutant que les établissements scolaires doivent être sûrs et accueillants tout en évoluant dans un cadre propice à la coopération entre l’ensemble des acteurs.
Concernant les chantiers ouverts, il a fait savoir que l’enseignement préscolaire représente une étape cruciale favorisant l’obtention d’excellents résultats durant tout le cursus scolaire, exposant à ce sujet les indicateurs de l’enseignement préscolaire public dans le cadre de la gestion déléguée lors de l’année scolaire 2022-2023.
Il a indiqué, sur ce registre, que son département œuvre de concert avec les associations actives dans ce domaine et ce, pour combler le déficit en matière de ressources humaines, assurant que le ministère apporte le soutien financier nécessaire et assure le suivi des résultats, tout en s’investissant sur les plans pédagogiques et de la formation des encadrants.
Chiffres à l’appui, il a fait état de 817 associations engagées sur ce créneau de coopération avec le ministère dont 256 associations des parents d’élèves, révélant que le nombre des classes se chiffre à 26.783 y compris celles créées dans le cadre de l’Initiative Nationale de Développement Humain (INDH).
Quant au nombre des élèves, il s’élève à 571.000 dont 63 % dans le monde rural et 49 % des filles.
S’agissant du programme national de soutien pédagogique, il a évoqué l’adoption de la méthode Teaching at the Right Level (TarL), littéralement enseigner au bon niveau, indiquant que le nombre des enseignants formés dans ce créneau se chiffre à 11.000.
Benmoussa a aussi évoqué l’adoption du projet de soutien et de développement de l’enseignement des matières scientifiques dans les collèges et les lycées qui concerne dans sa première phase expérimentale 250 collèges.
En ce qui concerne, par ailleurs, le transport public, nécessaire pour la promotion de la scolarité dans le monde rural, il a fait état d’un partenariat avec les partenaires concernés, indiquant que le nombre des bénéficiaires de cette prestation lors de l’année scolaire finissante se chiffre à 500.000 élèves, soit une augmentation de l’ordre de 20 % par rapport à l’année scolaire écoulée.
Sur le plan de la gestion des ressources humaines, le ministre a fait état du recrutement de 20.344 cadres pédagogiques et administratifs dont 18.000 enseignants.
Sur tout un autre registre, il a affirmé que la mise en œuvre du chantier de la décentralisation et de la déconcentration se poursuit conformément à la loi cadre no 51-17 relative au système de l’éducation et de la formation et à travers la révision de la loi régissant les Académies régionales d’éducation et de formation. Un chantier qui vise à consolider l’autonomie effective de ces académies dans un cadre contractuel et aussi à réaliser la synergie nécessaire sur les plans des ressources, des biens et des équipements, a-t-il expliqué.
De leur côté, les membres de la commission de l’éducation, la culture et la communication ont, tour à tour, mis en exergue les dispositions contenues dans la feuille de route 2022-2026, relevant, cependant, la persistance de certaines contraintes liées aux disparités territoriales, surtout dans les domaines de l’enseignement préscolaire et du transport scolaire.
Ils ont aussi insisté sur la nécessaire promotion des valeurs du civisme dans les manuels scolaires ou encore la valorisation du statut et des conditions matérielles des enseignants dans les Académies régionales d’éducation et de formation.