L’amélioration du système de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, en se basant sur des indicateurs transversaux définis à tous les échelons, représente un levier majeur pour promouvoir la situation du capital humain dans l’ensemble des secteurs, a affirmé lundi le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch.
Intervenant lors de la séance mensuelle de politique générale à la Chambre des Représentants, axée sur le thème de “l’enseignement supérieur”, M. Akhannouch a insisté sur l’importance de valoriser le capital humain, considérant cet aspect comme un défi essentiel pour garantir le succès des trajectoires de développement du Royaume, renforcer la capacité des citoyens à se préparer pour l’avenir et permettre au pays de renforcer sa compétitivité.
Il a ainsi assuré que le gouvernement accorde un intérêt particulier à l’université marocaine en vue de l’outiller à relever les défis majeurs auxquels elle est confrontée, dont la révision des aspects organisationnels, humains et d’encadrement qui y sont liés.
“La transition vers un avenir commun ne peut s’opérer en l’absence d’un socle solide qui assure les principes d’autonomie, d’équité et d’innovation, conformément aux Hautes orientations royales visant à améliorer les politiques et programmes adoptés et à garantir un service de qualité au profit des jeunes”, a poursuivi le Chef du gouvernement.
C’est cette vision royale qui détermine la feuille de route du gouvernement, notamment en ce qui concerne l’attractivité du système éducatif pour en faire un axe central dans la promotion de la situation des jeunes, la résorption du chômage et le renforcement de l’intégration dans le marché de l’emploi, a-t-il dit, conformément aux objectifs de la vision stratégique de la loi-cadre n°51.17.
Il a, par ailleurs, indiqué que de nombreuses entraves entachent toujours les universités nationales, liées surtout au niveau de rentabilité et au manque de ressources humaines, sans oublier certains défis stratégiques et organisationnels.
Et de poursuivre que le taux d’abandon des études universitaires sans obtenir un diplôme au cours des dernières années a atteint près de 49%, citant aussi l’augmentation de 18,7% du taux de chômage des diplômés universitaires dans le processus de l’accès ouvert, contre 8,5% pour les universités à accès régulé ou limité, ainsi qu’un taux d’encadrement pédagogique inférieur aux indicateurs reconnus à l’international, soit un professeur pour environ 120 étudiants dans les facultés à accès ouvert.
Le chef du gouvernement a aussi évoqué l’inefficacité des facultés polydisciplinaires, un modèle largement critiqué à l’échelle internationale, rappelant dans ce sens les recommandations du Conseil Supérieur de l’Éducation, de la Formation et de la Recherche Scientifique préconisant la révision de ce modèle.
- Akhannouch a évoqué aussi les défis posés par le départ à la retraite de 2.200 des enseignants-cadres les plus qualifiés d’ici 2026, et du faible impact de la recherche scientifique, qu’il s’agisse de l’enveloppe budgétaire allouée (1,6% du budget général durant les années 2021 et 2022) ou du nombre de chercheurs qui ne dépasse pas 1.708 pour un million d’habitants (contre 2.916 chercheurs pour un million d’habitants au Brésil, par exemple).
Face à cette situation, le gouvernement s’emploiera à traiter ces problématiques dans le cadre de la vision stratégique, établie durant la première année de son mandat, définissant les étapes nécessaires à la mise en place d’une université marocaine inclusive, en harmonie avec les réformes nationales, a conclu M. Akhannouch.