Le Trophée Hassan II des arts équestres traditionnels, qui souffle cette année sa 23e bougie, illustre l’intérêt continu pour les traditions équestres en tant qu’élément essentiel de l’identité culturelle du Royaume.
Cette manifestation, placée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, met également en lumière l’intérêt porté au cheval par les Marocains à travers les âges et qui puise son fondement dans les riches traditions du patrimoine du Royaume, témoignant ainsi de la relation qui lie les Marocains au cheval.
Le Trophée Hassan II de Tbourida, dont la 23e édition est organisée du 27 mai au 2 juin à Dar Es Salam à Rabat, offre l’occasion pour des dizaines de tribus de s’affronter afin de choisir la meilleure « Sorba » pour les représenter lors de ce rendez-vous annuel, qui attire un large public avide de cet art équestre traditionnel.
L’intérêt pour les sports équestres traditionnels s’est accru ces dernières années à travers l’organisation, chaque année, de concours régionaux, interrégionaux et nationaux pour sélectionner la meilleure « Sorba », le meilleur cavalier, le meilleur cheval et le meilleur costume traditionnel, dans lesquels des prix sont attribués aux participants pour susciter l’intérêt pour la pratique de ce sport ancré dans la culture marocaine et qui constitue une partie de l’authenticité et de l’histoire ancienne du Royaume.
Pour assurer la relève et la continuité de ce patrimoine culturel authentique outre sa transmission aux générations futures, la Fédération Royale Marocaine des Sports Equestres a organisé un concours destiné aux garçons âgés de 12 à 16 ans, qui concourent dans des « Sorbas » soumises aux mêmes règles que celles réservées aux adultes.
Dans la perspective de consolider l’intérêt pour ce patrimoine culturel, le Maroc a officiellement déposé son dossier de candidature pour inscrire la « Tbourida » sur la liste du patrimoine immatériel de l’humanité en 2019. Le Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel a approuvé cette demande moins de deux ans plus tard, à la faveur de l’importante mobilisation des voies diplomatiques et des acteurs du domaine équestre au Maroc.
Ainsi, les arts équestres traditionnels de « Tbourida ou Fantasia » ont été officiellement inscrits sur la liste du patrimoine mondial lors de la 16e session du comité, tenue le 15 décembre 2021 à Paris.
La 23e édition du Trophée Hassan II des arts équestres traditionnels connaît la participation de 24 « Sorbas » dont dix-huit Sorbas Seniors (âgés de 17 ans et plus) et six Sorbas Juniors (âgés de 12 à 16 ans) qui se sont qualifiées à ce prestigieux évènement suite aux concours régionaux et interrégionaux, organisés tout au long de l’année, en partenariat avec la Société Royale d’Encouragement du Cheval (SOREC).
Les compétitions équestres traditionnelles débutent par un passage de la « Sorba » menée par le « Moqqadem » pour saluer le public, avant de revenir à la ligne de départ pour s’élancer dans une belle course durant laquelle les cavaliers montrent leurs talents, dans le but de maîtriser leur monture et leur fusil.
Au signal donné par le « Moqaddam », généralement le plus âgé de la « Sorba », les cavaliers doivent appuyer sur la gâchette de leurs fusils, car le succès de la « Tbourida » dépend de la simultanéité des tirs.
Les « Sorbas » sont notées selon des critères fixés par les juges de la Fédération Royale Marocaine des Sports Equestres, et qui prennent en compte l’unité des mouvements des cavaliers, le rythme du galop, le mouvement des fusils, le timing du tir, la tenue traditionnelle et la selle.
Les cavaliers sont également notés sur le degré de coordination et de communication, la maîtrise du cheval, ainsi que l’allure générale du cavalier et de son cheval.
Les cavaliers tiennent à porter la tenue traditionnelle composée de la « Jellaba », du « Salham », du « turban », et des chaussures hautes et portent le poignard et le fusil orné de décorations et de gravures.
La selle, confectionnée par des artisans, est décorée par des dessins et des broderies reflétant le patrimoine marocain authentique et met en valeur la beauté du cheval et de son cavalier et montre sa position sociale au sein de sa tribu.