Nadia.B (le12.ma/fr)

Venir à bout des dysfonctionnements structurels des Etablissements et entreprises publics (EEP) est désormais une priorité pour l’Etat pour garantir une complémentarité et une cohérence optimales entre leurs missions respectives et, in fine, rehausser leur efficience économique et sociale.

L’heure de la réforme du secteur public a bel et bien sonné. Venir à bout des dysfonctionnements structurels des Etablissements et entreprises publics (EEP) est désormais une priorité pour l’Etat pour garantir une complémentarité et une cohérence optimales entre leurs missions respectives et, in fine, rehausser leur efficience économique et sociale. Grâce à l’impulsion royale, ce chantier de redimentionnement et de restructuration des EEP est tellement stratégique qu’il nécessitera la mise en place d’un plan d’action ambitieux.

Déjà une nouvelle organisation fonctionnelle et administrative du ministère de l’Economie, des finances et de la réforme de l’administration a été décide pour répondre aux exigences d’efficacité et d’optimisation de l’action publique. L’objectif est de renforcer davantage le rôle de l’Etat actionnaire, de promouvoir la bonne gouvernance au sein des EEP et d’assurer la gestion stratégique des participations de l’Etat.

Il a même été décidé de créer une Agence nationale dédiée à la gestion stratégique des participations de l’Etat et à suivre la performance des établissements publics. Aujourd’hui, l’analyse des EEP a levé le voile sur les fragilités et les insuffisances qui marquent ce secteur. Citions a ce titre, la multiplication des EEP notamment à caractère non marchand, avec parfois des chevauchements entre EEP ou avec des structures administratives relevant des ministères. En plus de la dépendance des EEP non marchands du Budget général de l’Etat (36 milliards de subventions prévues en 2020). En effet, les EEP marchands (ONCF, RAM, ONEE, HAO, ADM…) ont souvent besoin d’appui étatique en fonds propres et/ou en garantie pour leur pérennité/développement.  Ce secteur souffre aussi d’une absence de synergie/taille critique permettant une croissance externe (secteurs portuaire, logistique, des transports…) et des regroupements ralentis (ONEE, promotion, social…). Autre élément important, plus de 70 entités sont en attente de liquidation depuis plus d’une décennie faute de volontarisme notamment des tutelles techniques. Bref, nombreux sont les dysfonctionnements à corriger pour dégraisser le mammouth. Le département de Mohamed Benchaâboun, le ministre de l’Economie, des finances et de la réforme de l’administration, aura ainsi du pain sur la planche. En effet, beaucoup est à faire. Pour les EEP non marchands et sociaux dont le maintien n’est plus nécessaire, il sera procédé à la réintégration aux ministères concernés de certaines de leurs missions après leur liquidation/dissolution. Ceux dont le maintien serait justifié seront regroupés alors que les EEP dont la mission n’est plus avérée seront liquidés / dissouts. Concernant les EEP marchands et financiers, il a été notamment décidé de réduire leur dépendance envers le BGE (capitaux, garantie..) tout en garantissant une meilleure contribution au BGE (dividendes et redevances…).