Les intervenants à un webinaire ont souligné, mardi, la nécessité de renforcer davantage le rôle de la médecine du travail au sein des entreprises, dans la perspective d’endiguer la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19) et faire face aux impacts de la maladie sur l’économie nationale.
Les participants à cette rencontre, organisée autour du thème “Situation épidémiologique Covid-19 préoccupante: la riposte”, ont insisté sur l’impératif d’améliorer les conditions de travail et à ériger en priorité la culture de la sécurité sanitaire au sein des entreprises.
Outre l’évaluation des risques liés au coronavirus, il est nécessaire de respecter les mesures préventives, surtout la distanciation sociale, le port de masque et le nettoyage des mains afin d’atténuer les risques au sein des unités productives, ont-ils soutenu.
Intervenant à cette occasion, le wali de la région de Casablanca-Settat, gouverneur de la préfecture de Casablanca, Said Ahmidouch, a affirmé que la situation épidémiologique liée au Covid-19 est “particulièrement difficile” dans le territoire, comme le montre la montée des chiffres des contaminations.
Le diagnostic de la pandémie dans la région est marqué par la croissance du nombre des personnes touchées par le virus, a-t-il dit, précisant que la région a enregistré dernièrement près de 400 cas par jour.
- Ahmidouch a également déploré l’arrivée tardive des personnes infectées dans les établissements de soins, notant que les patients sont souvent admis dans les hôpitaux dans un état relativement grave.
Relevant le rôle important de la médecine du travail dans les entreprises, le wali de la région a considéré que les patrons ont l’obligation d’instaurer cette pratique dans leurs établissements, estimant que celle-ci “doit fonctionner encore plus aujourd’hui qu’hier afin de s’assurer que les chefs d’entreprises couvrent leurs employés”, de manière à permettre aux autorités sanitaires de prendre en charge les patients et aussi à l’entreprise de continuer à fonctionner.
Les cliniques privées sont, à leur tour, appelées à jouer un rôle “plus important” dans le combat contre cette pandémie, a-t-il relevé, soulignant “le besoin de réorienter la stratégie de dépistage en vue de détecter le plus rapidement possible les cas positifs”.
Lors de cette réunion virtuelle, d’autres conférenciers ont préconisé des actions de nature à impliquer fortement les médecins du secteur public et privé pour faire face à cette poussée de la maladie et à engager la réflexion sur le système de santé.
Dans son intervention sur la situation et le bilan au CHU Ibn Rochd , le directeur de cet établissement, le professeur Moulay Hicham Afif, a expliqué que le centre s’est retrouvé confronté à un double défi depuis le déclenchement de la crise sanitaire, le premier consistant à assurer la riposte contre le Covid-19 et le second se rapportant à la continuité de l’accueil et du traitement des patients souffrant d’autres pathologies.
Le chef de service de réanimation au CHU Ibn Rochd, le professeur Lahoucine Barrou, a présenté un exposé intitulé “La situation préoccupante et inquiétante en milieu de réanimation”, révélant notamment que les patients admis aux urgences (du 29 juin au 9 août) arrivent dans un état grave et 23 pc d’entre eux décèdent à l’accueil aux urgences.
Les thématiques abordées lors de cette rencontre marquée par la participation notamment du ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, ont porté sur la santé et la sécurité au travail, l’état des lieux et le bilan en milieu hospitalier, l’apport du secteur privé entre partenariat et complémentarité.
Le débat en ligne a été organisé par la Société Marocaine des Sciences Médicales (SMSM), en collaboration notamment avec le ministère de la Santé, le ministère du Travail et de l’insertion professionnelle, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et l’Agence marocaine de presse (MAP).
La conférence intervient dans un contexte marqué par la recrudescence des cas positifs de Covid-19 et s’inscrit dans le sillage des efforts collectifs visant à trouver des solutions efficaces pour faire face à cette situation.
(MAP)