Par-Nadia .B(le12.ma/Fr)

Les pharmaciens interpellent le ministre de la Santé pour éviter les risques d’une situation dont les conséquences seraient catastrophiques.

 

Face à des ruptures de stocks de médicaments prescrits pour le traitement du coronavirus, les pharmaciens d’officines tirent la sonnette d’alarme.

 «Suite aux perturbations liées au covid-19, nous assistons à des ruptures de médicaments qui risquent de s’aggraver. Ainsi, certains prescripteurs ont déjà commencé à demander aux pharmaciens d’officines de substituer des médicaments par leurs équivalents», a alerté le président du Conseil national de l’ordre des pharmaciens, Hamza Guedira.
Il interpelle ainsi le ministre de la Santé pour faciliter la tâche aux pharmaciens et donc éviter les risques d’une situation dont les conséquences pourraient être catastrophiques.
«C’est dans ce sens et à titre exceptionnel, je vous prie de bien vouloir établir une circulaire permettant aux pharmaciens d’officine de substituer tout médicament en rupture par son équivalent pour limiter les risques engendrés par ces ruptures», a-t-il demandé. Il semblerait ainsi que ces médicaments prescrits pour le traitement de l’infection par le virus SARS-CoV sont en pénurie. Rappelons qu’il s’agit d’une indication hors AMM (Autorisation de mise sur le marché) de la Chloroquine/Hydroxychloroquine (CQ/HCQ) qui nécessite un suivi de pharmacovigilance particulier et qui est accompagné par un plan de gestion du risque mis en place par le Centre anti poison et de pharmacovigilance du Maroc (CAPM) pour assurer l’usage rationnel des médicaments et la sécurité des patients traités.

Ces médicaments doivent d’ailleurs être utilisés avec précaution chez les patients ayant une insuffisance hépatique et rénale, une épilepsie, une maladie de Parkinson, un déficit en G6PD (Glucose-6-phosphate déshydrogénase) chez qui il faut prévoir une adaptation de la posologique. Chez la femme enceinte, compte tenu du peu de données cliniques disponibles, la Chloroquine et l’Hydroxychloroquine sont déconseillées au cours de la grossesse. De ce fait, le protocole de première intention du ministère de la santé pour les femmes enceintes ne recommande pas l’utilisation de la Chloroquine/Hydroxychloroquine à moins que la situation clinique évaluée par une équipe multidisciplinaire justifie le traitement au regard des risques potentiels encourus pour la mère et le fœtus, après consentement éclairé du couple.