marche verte 2025

Au Maroc, près de trois logements urbains sur dix restent vacants. Avec 2,4 millions de logements inoccupés ou utilisés comme résidences secondaires, ce chiffre record contraste fortement avec la situation de 372 000 foyers contraints de vivre à plusieurs sous le même toit, révélant une profonde déséquilibre du marché immobilier en 2024.

Le parc immobilier des villes marocaines révèle une anomalie structurelle. En 2024, 2,4 millions de logements ne servent pas de résidence principale, selon le dernier recensement du HCP. Ce total comprend 1,12 million de logements vacants et 1,29 million de résidences secondaires. Cette masse inoccupée représente près de 30 % du parc urbain, une abondance apparente qui contraste fortement avec le déficit estimé à 334 000 unités pour répondre aux besoins réels des habitants.

Cette situation est le résultat d’une accélération spectaculaire au cours des vingt dernières années. Alors que le nombre total de logements a doublé depuis 2004, le stock d’unités inoccupées a plus que triplé. La hausse la plus marquée concerne les résidences secondaires, passées de moins de 200 000 à plus de 1,29 million, utilisées seulement quelques semaines par an. Ces biens occupent désormais une part croissante de l’espace urbain, passant de 4,7 % à 15,5 % du parc total.

Le phénomène touche surtout l’habitat moderne. Les appartements et maisons contemporains représentent plus de 93 % de ce parc fantôme. Sur le plan géographique, la vacance suit l’axe économique et littoral : les régions de Casablanca-Settat, Tanger-Tétouan-Al Hoceïma et Rabat-Salé-Kénitra concentrent à elles seules la moitié des logements vides et 53 % des résidences secondaires. Une carte immobilière où la spéculation et la villégiature prennent souvent le pas sur le logement permanent.