Les directeurs généraux des Caisses de Dépôts du Maroc, Khalid Safir, de France, Eric Lombard, d’Italie, Dario Scannapiecco, et de Tunisie, Nejia Gharbi, réunis jeudi au siège de la Cassa Depositi e Prestiti à Rome, ont réaffirmé leur ambition commune d’identifier des solutions permettant de faire face collectivement aux défis que connait le bassin méditerranéen.
Les responsables ont ‘’acté la création d’un cadre permanent de concertation (CPC) favorisant d’une part le partage de bonnes pratiques et d’expertise entre les Caisses, et d’autre part, les interactions avec l’écosystème financier méditerranéen pour promouvoir la mise en œuvre de projets concrets ayant un impact direct pour les populations », indique un communiqué de la Caisse de dépôt et de gestion du Maroc.
Membres du Forum des Caisses de Dépôt, les Caisses marocaine, française, italienne et tunisienne entretiennent des relations historiques et riches basées sur la confiance, le partage et le respect mutuel, note le communiqué, ajoutant que fortes de ce dialogue et conscientes des enjeux inhérents à l’espace euro-méditerranéen, ces quatre institutions ont initié lors de la 7ème conférence du Forum des Caisses de Dépôt à Abidjan, en septembre 2023, une dynamique visant à renforcer davantage leur coopération.
Cette première réunion à Rome traduit ainsi l’ambition commune des quatre dirigeants des Caisses de développer des solutions collectives aux défis majeurs auxquels est confronté le bassin méditerranéen, à leur tête le réchauffement climatique, tandis que la biodiversité marine et côtière de la Méditerranée, unique au monde, est en grave danger, relève-t-on.
‘’L’érosion côtière, la montée des eaux, la désertification, le stress hydrique…Autant de phénomènes qui sont déjà des réalités pour de nombreux pays de la région. A ces défis environnementaux s’ajoutent des problèmes sociaux, économiques et énergétiques exacerbés ces dernières années par la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine’’, poursuit la même source.
Sur tous ces sujets, les Caisses de Dépôt, acteurs contracycliques de premier plan, engagés en faveur de l’intérêt général, ont développé une ‘’véritable expertise en déployant des solutions innovantes à l’échelle nationale’’.
Face à ce constat, les échanges entre les directeurs généraux ont porté sur trois thèmes clés qui correspondent à des priorités d’action de chacune des Caisses, à savoir l’’investissement, le climat et la biodiversité et l’innovation financière au service du potentiel humain.
A l’issue de leurs échanges, la création du CPC a ainsi été acté, lequel fournira une plateforme de discussion ‘’souple et opérationnelle’’ entre les quatre institutions permettant d’échanger sur les bonnes pratiques dans des secteurs clés tels que le développement urbain, l’adaptation au changement climatique, la protection de la biodiversité, le développement d’infrastructures durables et le financement de projets portés par les startups et les PME.
Le CPC favorisera également, selon eux, l’interaction et la coordination avec l’ensemble de l’écosystème financier méditerranéen qu’il s’agisse de structures nationales proches du modèle de Caisses de Dépôts ou d’acteurs clés du financement impliqués en Méditerranée tels que la Banque Européenne d’Investissement (BEI), la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD), les Agences de Développement nationales ou différents réseaux d’investisseurs notamment de long terme, afin de garantir les synergies adaptées entre les différents dispositifs financiers.
Ils ont également salué le rôle et l’action de l’Union pour la Méditerranée (UpM) en tant que cadre multilatéral de coopération en Méditerranée, pleinement engagée dans le développement économique durable et inclusif de la région.
Face aux défis multiples auxquels la région est confrontée, notamment celui du changement climatique, les directeurs généraux ont souligné que les Caisses de Dépôts étaient ‘’pleinement mobilisées pour continuer de mettre en place des réponses innovantes et concrètes en faveur des populations et de la protection de l’environnement’’.
M. Safir, cité dans le communiqué, a souligné à cette occasion la nécessité de saisir cette opportunité pour inscrire les Caisses de Dépôts dans une trajectoire de développement durable.
Il a ainsi affirmé « que pour avoir un monde meilleur demain et au-delà de la proclamation des principes, nous devons, nous, Caisses de Dépôts, porter de nouvelles ambitions et sans doute songer à de nouvelles méthodes d’action. A nouvelle étape, nouvelle stratégie. Notre horizon, doit être l’accompagnement de toutes ces transitions pour le bien-être des générations futures ».
De son côté, M. Lombard, s’est réjoui que les enjeux climatiques et environnementaux soient au cœur des échanges entre caisses méditerranéennes. « Pour répondre aux défis inédits auxquels la région fait face, une action collective et résolue est indispensable. C’est le sens de cette réunion et de notre engagement avec mes collègues italien, marocain et tunisien », a-t-il dit.
Pour sa part, Mme Gharbi a affirmé, avec conviction, lors de la réunion la nécessité d’inscrire les actions dans une trajectoire de développement durable. Elle a déclaré que pour construire un avenir meilleur, il est impératif d’adopter de nouvelles ambitions et de repenser les méthodes d’action.
« Notre horizon doit être orienté vers l’accompagnement des transitions nécessaires pour le bien-être des générations futures et pour que notre action soit impactante. En tant que membres du Forum des Caisses de Dépôt, nous partageons cet engagement en faveur d’une action collective et résolue pour relever les défis multiples auxquels est confrontée notre région », a-t-elle ajouté.
En conclusion de leurs discussions, les quatre dirigeants de Caisses ont rappelé plus largement la pertinence du modèle de Caisse de Dépôt en tant qu’établissement mobilisant des ressources domestiques pour financer sur le long terme le développement économique, social et environnemental.
A ce titre, les directeurs généraux ont réitéré leur souhait de contribuer pleinement aux discussions dans les différentes enceintes internationales sur le financement du développement et des transitions écologiques et digitales, estimant que les caisses de dépôts constituaient un outil financier pertinent au service de ces objectifs, conclut le communiqué.