Safi – le12

Le ministre de la Justice, Mohamed Ben Abdelkader, a souligné vendredi à Safi, que son Département a mis en place une stratégie efficace visant la qualification des professions judiciaires en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

“Cette stratégie vise à faire adhérer les professions judiciaires (avocats, notaires et Adouls) aux efforts nationaux en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme”, a-t-il indiqué lors d’une rencontre de communication organisée par le ministère de la Justice, en partenariat avec l’Ordre des avocats à Safi, autour du thème “Le rôle de l’avocat dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme”.

Après avoir relevé que le nombre de “déclarations de soupçon” de blanchiment de capitaux reste faible chez les professions judiciaires; comparativement aux organismes financiers, M. Ben Abdelkader, a assuré que les avocats demeurent soucieux de la mise en œuvre des engagements imposés et ce, compte tenu de leur prise de conscience quant à l’importance de cette question, ses répercussions sur les engagements internationaux du Royaume et ses impacts négatifs sur l’économie nationale.

Tout en mettant l’accent sur la complexité et les risques réels liés aux crimes de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme, compte tenu de leur dimension transfrontalière, le ministre a relevé que le cadre juridique national adopté dans ce domaine a défini le champ d’intervention des avocats, et a préservé le caractère sacré de leur profession et ses spécificités.

Dans ce contexte, M. Ben Abdelkader s’est attardé sur l’engagement du ministère en coordination et avec l’assistance technique de l’unité de traitement du renseignement financier (UTRF), dans le domaine de l’accompagnement des avocats pour la mise en œuvre optimale des dispositions juridiques nationales et internationales et le renforcement du rôle de l’avocat dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.

“Le ministère programmera en coordination avec l’UTRF et les syndicats de l’Ordre des avocats, des rencontres de communication pour faire connaître les obligations imposées et les moyens à même de les mettre en œuvre, ainsi que la façon dont les avocats, les notaires et les Adouls puissent s’engager dans le système de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme”, a-t-il expliqué, relevant que le ministère proposera des guides scientifiques simplifiés au profit des avocats dans ce domaine.

Dans le cadre du renforcement de l’arsenal juridique du Royaume dans ce domaine, M. Ben Abdelkader, a fait savoir qu’une nouvelle loi, en cours d’examen et discussion au Parlement, sera votée et publiée prochainement dans le Bulletin Officiel. Cette loi se propose de renforcer la position et les efforts du Maroc au niveau international, dans le domaine de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme et à accroitre son attractivité auprès des investisseurs; a-t-il expliqué.

Par ailleurs, le ministre a estimé que les conclusions et les résultats du rapport d’évaluation du système de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme mettent en évidence les avancées notables qu’a connues le système.

M. Ben Abdelkader a tenu également à rappeler les différents mécanismes juridiques mis en place par le Maroc et qui traduisent la forte volonté du Royaume d’honorer tous ses engagements envers la communauté internationale en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

De son côté, le Bâtonnier de l’Ordre des avocats à Safi, Me Khalil Lamhoual, a fait remarquer que le Maroc adhère fortement aux efforts de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, à travers l’adoption, de façon participative, d’un arsenal juridique intégré en la matière.

Par la même occasion, il n’a pas manqué d’exprimer la forte adhésion des avocats à l’ensemble des efforts nationaux menés dans ce sens, vu les impacts négatifs de ces crimes sur l’économie nationale.

Cette rencontre de communication est la deuxième du genre après une première organisée mercredi dernier à Rabat, rappelle-t-on.