Le Maroc et l’Afrique en général possèdent un « vrai potentiel » pour prendre des parts significatives dans le marché Halal mondial et influencer les règles de fonctionnement de ce commerce, a affirmé, jeudi à Casablanca, le directeur de l’Institut Marocain de la Normalisation (IMANOR), Abderrahim Taibi.

Intervenant lors de la 6ème édition du Forum Halal Maroc (FOHAM 2024), M. Taibi a indiqué que ce marché mondial, estimé par plusieurs études à plus de 2.000 milliards de dollars, ne cesse de croître et d’évoluer pour couvrir une gamme de secteurs diversifiée tirée principalement par les produits des secteurs alimentaire et cosmétique.

Parallèlement, il a mis l’accent sur les défis ayant trait notamment au retard dans la prise de conscience de l’importance de ce marché et à la limite des ressources mobilisées pour la mise en conformité aux normes halal, mais aussi à la prolifération de normes et Labels Halal exigés pour l’accès aux différents marchés en l’absence d’un système harmonisé de reconnaissance internationale.

M. Taibi a également rappelé que le Maroc a franchi des étapes importantes dans la mise à disposition des outils essentiels pour stimuler et appuyer ses exportations sur les marchés halal, ajoutant que des normes marocaines alignées sur les normes du SMIIC (Standards and Metrology Institute for Islamic Countries) et les standards halal étrangers les plus reconnus ont été élaborées depuis une dizaine d’années et mises à la disposition des opérateurs marocains concernés.

Pour sa part, le président de l’Association Marocaine des Exportateurs (ASMEX), Hassan Sentissi, a souligné que le marché du halal dépasse désormais les frontières de la communauté musulmane, notant qu’un nombre croissant de consommateurs considèrent les produits halal comme de meilleure qualité et plus sains, en particulier en Asie-Pacifique.

« Il est notable que les marques mondiales reconnaissent l’importance cruciale de la certification halal pour gagner la confiance des consommateurs. Des pays non-musulmans comme le Brésil deviennent des acteurs majeurs dans l’exportation de produits halal, illustrant ainsi l’expansion et la diversification de ce marché prometteur », a-t-il dit.

La certification halal garantit non seulement la conformité religieuse des produits, mais aussi une traçabilité accrue et le respect des normes d’hygiène internationales, ce qui renforce la compétitivité des entreprises sur les marchés locaux et internationaux, a expliqué M. Sentissi.

Pour sa part, le directeur régional de l’ONSSA pour la région de Casablanca-Settat, Mohamed Zerdoune, a mis en avant le rôle crucial de l’Office dans l’écosystème halal au Maroc. « Nous intervenons principalement pour clarifier les modalités de contrôle à l’importation, en détaillant la base réglementaire et les exigences spécifiques pour la certification halal des produits ».

L’ONSSA, en tant qu’acteur central, veille à ce que les produits soumis à cette certification respectent rigoureusement les normes halal établies, garantissant ainsi la conformité des importations et facilitant l’accès aux marchés national et international pour les produits halal marocains, a indiqué M. Zerdoune.

Organisé sous l’égide du ministère de l’Industrie et du commerce et du ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, ce forum a été marqué par la signature par l’IMANOR et l’autorité Halal de Singapour (MUIS) de l’acte de reconnaissance du label Halal Maroc, ainsi que par la remise de prix aux sponsors et l’octroi du Label Halal Maroc à plusieurs entreprises et structures internationales de certification Halal.

Réunissant 150 participants, cette édition se démarque par sa dimension régionale, notamment africaine, et met en avant l’importance de la création d’un écosystème halal favorisant l’intégration des entreprises africaines dans des chaînes de valeur mondiales en vue d’un meilleur positionnement sur le marché halal mondial.