Mohamed Taoufik Ennassiri
Pratiquée depuis des décennies au niveau des oasis et des étendues de la province d’Errachidia, l’apiculture est une activité génératrice de revenus qui joue un rôle important dans la réalisation du développement socio-économique pour les populations du monde rural.
Grâce à la diversité des espèces de végétaux propres aux zones arides et semi-arides, la province d’Errachidia offre un potentiel apicole important et particulier, conférant des caractéristiques distinctes à cette filière agricole locale par rapport à d’autres régions du Maroc.
Deux variétés essentielles de miel sont produites dans la province d’Errachidia, à savoir celles de jujubier et de tamaris. Les deux sont reconnues comme des produits antibactériens, énergisants et antioxydant qui renforcent le système immunitaire et qui sont efficaces pour traiter les maladies respiratoires ou d’estomac.
Outre son rôle essentiel dans la pollinisation des plantes, l’apiculture à Errachidia a une mission socio-économique indéniable, plusieurs agriculteurs de la région tirant leur revenu totalement ou partiellement de cette activité.
Afin de mieux structurer leur activité et en titrer le maximum de profit, plusieurs apiculteurs de la province d’Errachidia se sont organisés dans le cadre de coopératives.
C’est le cas de ceux de la coopérative « Abeille et palmier », basée dans la commune d’Aoufous et spécialisée dans l’élevage d’abeilles et la production du miel et ses produits dérivés, dont la cire, la gelée royale, le pollen et la propolis.
Le gérant de cette coopérative, Mohamed Amrani, a indiqué que cette structure a été créée en 2012, dans l’objectif de fédérer et mutualiser les efforts des apiculteurs de la commune d’Aoufous et sa région au service du développement de cette filière.
Il a souligné, dans une déclaration à la MAP, que la grande majorité des membres de cette coopérative ont réussi, après des années de dure labeur, à faire de l’apiculture leur source exclusive de revenus, expliquant que ces apiculteurs n’ont plus besoin de pratiquer une autre activité pour subvenir à leurs besoins.
L’apiculture procure désormais des revenus stables aux membres de la coopérative leur permettant de subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles, s’est félicité M. Amrani.
Constituée d’une vingtaine de membres, des hommes et des femmes, la coopérative « Abeille et palmier » assure une production annuelle estimée à trois tonnes de miel, dont les bénéfices sont partagés entre les adhérents, s’est réjoui M. Amrani, apiculteur depuis 1985.
Il a exposé les différentes étapes de production du miel, allant de l’installation des nids d’abeilles, jusqu’au conditionnement et à la maturation, en passant par la récolte, la désoperculation, l’extraction et la filtration du produit.
Amrani a fait observer, que deux récoltes de miel se font par an au niveau de la province d’Errachidia, celle de jujubier, à partir de la fin du mois de mai, et celle de tamaris, dès la fin du mois d’août.
Une troisième récolte de miel multi-fleures peut être faite durant les années où une pluviométrie satisfaisante est enregistrée dans la région, a-t-il poursuivi.
Il a relevé, dans le même contexte, que l’abeille jaune saharienne est l’espèce dominante dans cette région du Maroc, précisant que cette race est réputée pour sa non agressivité, contrairement aux abeilles noire et hybride, mais surtout pour sa parfaite adaptation aux conditions climatiques et à la flore des régions arides et semi arides.
Malgré la rudesse du climat de la région, l’abeille jaune saharienne parvient à produire des quantités importantes de miel, a-t-il conclu.
L’apiculture est une filière qui est a réussi ainsi à s’imposer, au niveau de la province d’Errachidia, comme une activité à forte valeur ajouté qui permet de lutter efficacement contre la pauvreté et générer des revenus stables pour des centaines d’habitants du monde rural.
