L’Algérie s’enfonce dans les abîmes de fin de règne plutôt que de tenter de se reconstruire et de dessiner un avenir meilleur à son peuple en souffrance, écrit le politologue franco-suisse, Jean-Marie Heydt.
“Mourir plutôt que de se reconstruire ! ce titre effrayant pourrait être attribué à l’Algérie qui, depuis des mois ne cesse d’accumuler des erreurs stratégiques”, note-t-il dans une analyse sur l’isolement à l’international de ce pays du Maghreb, après ses récentes décisions de geler ses relations avec l’Europe en protestation contre la déferlante de reconnaissance et de soutien au plan d’autonomie du Sahara marocain.
Pour le politologue franco-suisse, la menace gazière ou commerciale que fait agiter l’Algérie à l’encontre de tous ceux qui marquent une rupture avec une position qui consacre le statu quo dans la question du Sahara marocain est inacceptable.
“Menacer de la sorte l’UE, par des mises en garde et des sanctions ciblées vers certains pays européens est totalement contre-productif. Ces menaces sont de nature à anéantir la très faible crédibilité dont jouissait encore l’Algérie”, met en garde M. Heydt.
Et de s’interroger pourquoi s’attacher à défendre l’indéfendable dès lors que très largement la communauté internationale reconnaît que la seule issue sérieuse et crédible repose sur le plan d’autonomie sous souveraineté du Royaume du Maroc ?
La junte militaire au pouvoir pense-t-elle aux populations qui vivent de façon précaire dans des camps et ce depuis des années ? Le bien être d’une population ne vaut-il pas plus qu’une supposée et incompréhensible frustration vécue par l’Algérie ? s’interroge encore le politologue pour qui cette attitude représente un risque pour la sécurité de l’Europe.
“Nous apprenons aux enfants que de jouer avec le feu expose au risque de se brûler…L’Algérie semble déjà s’être brulée les ailes en termes de crédibilité”, renchérit l’auteur de l’analyse, qui se demande une nouvelle fois si ce pays “va poursuivre sa chute dans ce brasier” et s’il va enfin penser aux femmes, aux enfants et aux hommes qui, eux, aspirent à une légitime vie meilleure.