Casablanca – le12
Bien que les fleurs ne cessent de pousser, rares sont les personnes qui les achètent. La floriculture, une des activités qui marchent ordinairement tout au long de l’année, a subi de plein fouet les effets de la pandémie du coronavirus tombée pendant une période où la filière réalise d’habitude le plus de revenus.
L’annulation des événements tels que les mariages, les cérémonies, les anniversaires ou toute autre célébration a poussé les fleuristes de baisser les rideaux complètement, et donc de se confronter à une crise sans précédent, la plus sombre et incertaine de l’histoire.
Approchée par la MAP, Madiha A., propriétaire d’un magasin de fleurs, qui y travaille depuis plus de 7 ans, assure qu’elle n’avait jamais connu une crise de cette ampleur. “L’épidémie de coronavirus a secoué l’économie mondiale à grande échelle et nous n’étions malheureusement pas épargnés”, a-t-elle regretté.
En fait, le premier trimestre de l’année était une période délicate pour l’industrie florale en raison des mesures adoptées par le gouvernement pour éviter la propagation du coronavirus. “Le Covid-19 nous a terrassé fortement sous tous les aspects, j’ai jamais vécu cela auparavant”, a-t-elle-dit.
Comme il s’agit pas d’une activité non essentielle, nous étions obligés de fermer nos commerces dans une période où on vend le mieux, le printemps, a-t-elle indiqué. “Depuis le début de la quarantaine, j’ai vécu le drame de ne pas avoir à qui vendre mes fleurs, que j’ai fini malheureusement par jeter à la poubelle, je voyais tout mon business s’effondrer”, a-t-elle confié, affirmant que plusieurs producteurs, étaient dans la même situation.
“Restrictions et mesures allégées, et en plein milieu de la pandémie, je commençais à recevoir des commandes de la part de personnes voulant offrir des fleurs à des malades ou ex-malades du Covid-19. “C’est devenu ma bouée de sauvetage pour pouvoir vivre et subvenir à mes besoins les plus élémentaires”, a-t-elle poursuivi.
“J’étais ravie aussi de faire plaisir aux patients et ex-patients du maudit virus et dessiner un sourire sur leurs visages”, a-t-elle témoigné, relevant que les malades recevaient généralement mes bouquets, assemblés délicatement, avec grande affection.
De son côté, Zineb R., marketeuse et entrepreneure dans le domaine, avait une cible bien précise. En plein milieu de la crise, elle a commencé à multiplier ses campagnes publicitaires sur les réseaux sociaux pour éviter de détruire ses belles fleurs ornementales et parfumées qu’elle appelle “nourrissons”.
“Comme les gens étaient tout le temps dans leur résidence, j’ai eu l’idée de les inciter à améliorer leur décoration et environnement intérieurs et d’apporter un peu de couleur, d’élégance et de sérénité à leurs pièces”, a confié Zineb.
“Quoi de mieux qu’un bon arrangement floral et surtout parfumé!”, souligne Zineb. Plusieurs personnes ont apprécié l’idée et les ventes se sont améliorées progressivement, même si elles sont restées nettement inférieures à celles d’avant la pandémie, a-t-elle ajouté.
Le service des livraisons à domicile a été très bien sollicité, a-t-elle précisé, notant que “plusieurs personnes faisaient en sorte aussi d’envoyer des fleurs à leurs parents, conjoints ou amis qu’ils ne pouvaient pas rencontrer en raison des mesures imposées”.
“J’ai envoyé de nombreuses commandes aux noms de patients qui siégeaient dans des cliniques ou qui étaient simplement confinés chez eux”, a-t-elle fait savoir.
La fermeture des marchés ainsi que le confinement de la population ont entraîné des conséquences néfastes pour la filière horticole qui compte de nombreux commerçants. Les changements climatique que connaît la planète ne font qu’empirer la situation du secteur. Ainsi, le défi pour les opérateurs de la filière serait de s’adapter pour pouvoir se relever et valoriser davantage les aspects qui fonctionnent le mieux en vue de se positionner plus efficacement sur le marché.