La culture licite du cannabis se veut un levier de développement structurant et porteur de nouvelles perspectives au profit des agriculteurs locaux à travers leur intégration dans une activité licite, durable et génératrice de valeur, a souligné Hassan Mzerma, Gouverneur attaché à l’administration centrale du ministère de l’Intérieur.

En effet, toutes les opportunités liées à l’activité agricole sont exclusivement réservées aux cultivateurs locaux, contrairement à ce qui se pratique dans les autres pays ayant légalisé l’usage médical et industriel du cannabis. La législation marocaine impose aux opérateurs de la transformation, qu’il s’agisse de sociétés ou de coopératives, de s’approvisionner auprès des coopératives d’agriculteurs autorisées au sein du périmètre réglementaire.

“Une fois autorisés par l’Agence de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC), les agriculteurs locaux vont pouvoir désormais s’organiser en coopératives dédiées à la culture et à la production du cannabis et s’engager dans des activités légales, respectueuses de l’environnement et génératrices de revenus supérieurs à ceux actuels”, a fait remarquer M. Mzerma dans une déclaration à la MAP.

Selon ce responsable, les études réalisées par le ministère de l’Intérieur sur la légalisation du cannabis dans le monde démontrent qu’en passant de l’illégal au légal, les revenus agricoles augmentent de 4% à 12% du chiffre d’affaires final.

“S’organiser sous forme de coopératives donnera aux cultivateurs une plus grande force de négociation”, a-t-il expliqué, ajoutant que ce cadre facilitera également leur encadrement, soutien et formation par l’Agence sur les bonnes pratiques agricoles, en coordination avec les départements et institutions concernés.

Par ailleurs, les unités industrielles de transformation et de fabrication du cannabis seront généralement implantées à proximité des zones de culture, a-t-il précisé, notant que cela aura des effets bénéfiques sur la création d’emplois et de valeur ajoutée pour l’économie nationale ainsi que sur la dynamisation de l’économie locale.

Pour assurer le développement du secteur, l’Agence est chargée de la réglementation et du contrôle des activités licites, de l’organisation et du développement de la filière du cannabis et de l’accompagnement des opérateurs depuis la première demande d’autorisation jusqu’à la réalisation de leurs investissements. L’accompagnement se poursuit lors de la phase d’exploitation puisque l’Agence est chargée de coordonner, accompagner et encadrer les prestations de conseil aux professionnels de la filière.

Sur le plan réglementaire, l’agence a pour missions la délivrance des autorisations, l’élaboration des cahiers de charges définissant les prescriptions techniques et environnementales devant être respectées par les opérateurs autorisés ainsi que la mise en place d’un système rigoureux de contrôle des activités et de traçabilité du cannabis de façon à garantir le respect des engagements internationaux du Royaume.

Dans l’objectif de développer la filière du cannabis, l’Agence s’attèlera entre autres à encourager et à soutenir l’investissement dans les activités y afférentes et à favoriser la recherche scientifique, à travers des partenariats avec des laboratoires et des centres de recherche nationaux et internationaux, afin de promouvoir l’usage du cannabis dans les domaines médical et industriel.

En parallèle, il convient de noter que l’Agence contribuera également au développement des cultures alternatives et des activités non agricoles au profit de la population des provinces concernées en vue de mettre fin aux cultures illicites du cannabis.

L’entrée en activité de l’Agence sera accompagnée par des actions de communication destinées aux cultivateurs pour consolider leur adhésion au programme du cannabis licite.

Aussi, une campagne de communication sera engagée à l’international et aura pour finalité de promouvoir la filière marocaine auprès des investisseurs et des partenaires commerciaux.