L’ambassadeur, représentant permanent du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, a mis en exergue vendredi à New York, les efforts inclusifs et “orientés vers l’action” que le Maroc déploie en matière de lutte contre le discours de haine, sous le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

Hilale s’exprimait lors d’un événement de haut niveau co-organisé par la Mission permanente du Maroc aux Nations Unies et le Bureau onusien de la prévention du génocide et de la responsabilité de protéger, pour célébrer la toute première journée internationale de lutte contre le discours de haine sous le thème “le rôle de l’éducation pour lutter contre les causes profondes du discours de haine et faire avancer l’inclusion, la non-discrimination et la paix”. La journée, célébrée le 18 juin de chaque année, a été proclamée par l’ONU à l’initiative du Royaume en juillet 2021.

L’ambassadeur a relevé, à cette occasion, la montée en force du discours de haine dans plusieurs pays du monde, de même que la stigmatisation et l’instrumentalisation des migrants, des réfugiés et des minorités.

Il a également fait remarquer que le Maroc a renforcé son arsenal législatif et institutionnel pour promouvoir l’acceptation, la reconnaissance mutuelle et le respect de “l’altérité” et exclure les préjugés, les stéréotypes et la haine, tout en maintenant les enseignements d’un Islam modéré.

Il a souligné que le Maroc, sous le leadership visionnaire de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a tenu à s’engager dans l’effort de lutte contre le discours de haine à travers une révision complète du système éducatif marocain, y compris la réforme des établissements d’enseignement religieux tels que les universités d’Al Qarawayyin et de Dar Al Hadith Al Hassaniyya ainsi que tous les programmes éducatifs islamiques.

Cette stratégie a renforcé la posture du Maroc en tant que terre d’accueil pour un nombre de migrants et réfugiés originaires d’Afrique, l’Europe, l’Asie et le Moyen-Orient, a fait observer M. Hilale, notant que le Royaume est un “opposant farouche” à ce fléau.

Hilale a indiqué que les notions de l’altruisme et de la diversité religieuse ont été introduites dans l’ensemble des cours de formation générale, précisant que sous les Hautes instructions de SM le Roi, plusieurs centres spécialisés de recherche ont été lancés dans ce domaine.

En 2014, l’’Institut Mohammed VI pour la Formation des Imams, Morchidines et Morchidates a vu le jour en vertu d’un Dhahir royal, a-t-il rappelé, signalant que la formation au sein de cet établissement comprend des sujets pratiques et théoriques de la Charia, et une panoplie de disciplines humanistes dont les prédicateurs religieux ont besoin pour comprendre le contexte dans lequel ils travaillent.

 

Par ailleurs, il a fait observer que la stratégie marocaine en matière d’immigration et d’asile est centrée sur la lutte contre la diffusion de la rhétorique de la haine, ainsi que sur la promotion des valeurs d’acceptation, de coexistence et d’intégration.

  1. Hilale a, ensuite, indiqué que la célébration du 1er anniversaire de la journée internationale de la lutte contre le discours de haine est une étape importante pour faire avancer les efforts visant à faire face à ce fléau et promouvoir l’engagement commun vers l’inclusion et la paix dans un contexte actuel marqué par l’incertitude, l’ignorance et la haine.

Il a, dans ce cadre, insisté sur la nécessité de renforcer les capacités, les systèmes de suivi et les méthodologies de suivi et d’évaluation aux niveaux international, national et local pour lutter efficacement contre le discours de haine, insistant que la seule réponse crédible et réalisable à ce “fléau dévastateur” est la coopération internationale, l’action multilatérale et la solidarité mondiale.

“L’ONU reste au centre de la galvanisation des efforts mondiaux pour adopter une vision commune du vivre ensemble, plutôt que d’inciter à la discrimination, à la haine et à la violence”, a-t-il conclu.

De son côté, la Secrétaire générale adjointe, conseillère spéciale de l’ONU pour la prévention du génocide, Alice Wairimu Nderitu, a d’emblée remercié le Maroc pour son apport dans la lutte contre le discours de haine, en relevant que le Royaume a été la “force motrice” dans l’adoption de la résolution en vertu de laquelle le 18 juin a été proclamé journée internationale de lutte contre le discours de haine.

Elle a salué les efforts déployés par le Maroc sur la scène multilatérale pour lutter contre le discours de haine, en signalant, à cet égard, la valeur et la pertinence du Plan d’action de Fès sur le rôle des chefs religieux pour prévenir l’incitation à la violence.

Dans la même veine, le président de l’Assemblée générale de l’ONU, Abdulla Shahid a remercié le Maroc pour l’organisation de cet événement, qui met en avant l’importance de l’éducation dans la lutte contre la propagation du discours de haine.

Il a fait remarquer que les effets “insidieux” de ce fléau, qui sont inimaginables, encouragent les “forces de la discrimination”, soulignant l’importance d’une réponse collective pour contrarrer les répercussions de ce phénomène “qui risquent de marginaliser davantage les communautés déja vulnérables”.

Soulignant l’importance de l’éducation comme l’outil efficace “à notre disposition” pour lutter contre le discours haineux et promouvoir la diversité et l’inclusion, le haut responsable onusien a jugé nécessaire d’inculquer aux nouvelles générations la nécessité de prendre la mesure de leurs comportements notamment sur internet.

Abondant dans le même sens, le Haut représentant des Nations Unies pour l’Alliance des civilisations, Miguel Ángel Moratinos, a mis en garde contre la diffusion du discours de haine dans le monde, estimant que ce fléau peut porter un coup dur à la paix et au développement.

Ce phénomène balise le chemin vers les conflits et les tensions, a-t-il mis en garde, affirmant que le discours de haine ne s’inscrit aucunement dans le cadre de la liberté d’expression.

Pour sa part, Yassine Isboua, Coordinateur national du mouvement contre le discours de la haine au Maroc a plaidé pour un effort collectif pour contrecarrer l’avancée du discours de haine dans le monde, notamment sur les réseaux sociaux.

Il a estimé que ce phénomène a atteint des niveaux complexes d’intolérance, ce qui augmente le risque de la violence, insistant à ce propos sur l’importance de la contribution de toutes les parties prenantes, y compris la société civile pour la promotion des valeurs de la coexistence, l’entente et l’acceptation de l’Autre.

La réunion a aussi été marquée par la participation de la sous-directrice générale de l’UNESCO, Stefania Giannini, la secrétaire générale adjointe du département onusien des communications globales, Melissa Fleming, la directrice générale adjointe du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, Ilze Brands Kehris, ainsi que la directrice de la division des partenariats publics de l’UNICEF, June Kunugi.

La tenue de cet évènement a consacré et reconnu le rôle du Royaume en tant que leader régional et international dans la lutte contre le discours de haine. Les actions du Royaume sous le leadership de SM le Roi en matière de promotion du dialogue interreligieux et interculturel, le respect mutuel, la coexistence et la lutte contre le discours de haine, ont été largement reconnus et hautement appréciés durant cette première commémoration