L’expérience marocaine en matière d’éducation et d’inclusion financières a été mise en avant, mercredi à Marrakech, lors d’un panel organisé dans le cadre du Gitex Africa atour du thème « Au-delà de l’outil : Favoriser l’éducation financière et l’inclusion ».

S’exprimant à cette occasion, la directrice du Département surveillance des systèmes et moyens de paiement et inclusion financière à Bank Al-Maghrib, Hakima El Alami, a affirmé que l’inclusion financière joue un rôle prépondérant dans le développement économique, en réduisant progressivement les inégalités et en augmentant le bien-être.

« A Bank Al-Maghrib, nous sommes conscients depuis près de deux décennies de l’importance de l’inclusion financière, non seulement pour le développement du secteur financier, mais également pour le développement socio-économique, la réduction des inégalités et le renforcement de la cohésion sociale », a-t-elle dit.

C’est dans ce cadre, a poursuivi Mme El Alami, que BAM a créé en 2013 la Fondation marocaine pour l’éducation financière, qui a joué un rôle fondamental de fédérateur au sein du secteur financier, tout en s’engageant auprès de différents départements et institutions du secteur public.

Capitalisant sur l’expérience de la Fondation, BAM a, ensuite, procédé au déploiement de la Stratégie nationale d’inclusion financière, qui a permis l’identification des segments exclus et mal desservis par les services financiers, à savoir les femmes, les populations rurales, les jeunes, les populations à faibles revenus et les très petites entreprises, a-t-elle expliqué.

Cette Stratégie s’est fixée comme objectifs à moyen (2023) et long termes (2030) d’améliorer les niveaux d’inclusion et de minimiser les inégalités entre les hommes et les femmes, les populations rurales et urbaines, les jeunes et les adultes, a relevé la responsable.

Elle a, à cet égard, soutenu que la Stratégie a ainsi mis en place un cadre participatif incarné par une structure de gouvernance appropriée, grâce à une vision commune et des lignes directrices nationales alignées sur les politiques publiques afin de réduire les disparités en termes d’accès aux services financiers.

Grâce à l’engagement et à la mobilisation de toutes les parties prenantes, la première phase de la Stratégie, qui s’étalait sur 5 ans (2019-2023), a été achevée, a indiqué Mme El Alami, affirmant que des progrès considérables ont été réalisés en termes de réformes légales et réglementaires, d’incitations fiscales, de programmes d’éducation et de communication.

Parmi les principales réformes, la responsable a cité l’adoption de la loi sur la microfinance et de ses règlements connexes, dans le but de renforcer le rôle du secteur dans l’inclusion financière des segments mal desservis, l’adoption de lois et de réglementations sur le crowdfunding, stimulant ainsi le développement de nouvelles offres de financement pour les jeunes entrepreneurs en particulier.

Il s’agit aussi, a-t-elle dit, de l’adoption de la loi sur les valeurs mobilières, supprimant ainsi l’un des principaux obstacles à l’accès au financement, l’amélioration du cadre juridique et réglementaire, permettant l’émergence de nouveaux acteurs qui ont développé des offres adaptées aux besoins et aux moyens des segments mal desservis ou exclus.

Les réalisations dans ce domaine ont ainsi permis une amélioration significative des indicateurs d’accès aux services financiers, le nombre de points d’accès ayant passé de 13.600 en 2017 à 31.515 en 2022 a souligné la responsable, ajoutant que la couverture des communes rurales est passée de 25 % en 2017 à 34 % à la fin de 2022, dépassant l’objectif de 30 % fixé pour 2023.

Les réformes ont également favorisé la numérisation des services financiers, qui sont devenus un vecteur de mise en œuvre des programmes d’assistance sociale, s’est félicité Mme El Alami, faisant savoir que la deuxième phase de cette l’initiative vient d’être lancée, avec pour objectif de développer un concept approprié pour les populations rurales.

Tenant compte des enseignements tirés de la première phase, l’approche de BAM a évolué vers une plus grande efficacité grâce à des partenariats plus ciblés et à une meilleure affectation des ressources, a-t-elle confié, soulignant que Bank Al-Maghrib poursuit son engagement en faveur d’un environnement financier inclusif, en partenariat avec les parties prenantes nationales et les organisations internationales.

Placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Gitex Africa, qui se poursuit jusqu’au 31 courant, connaît la participation de plus de 1.500 exposants, représentant plus de 130 pays, se veut un hub favorisant les échanges sur les derniers développements technologiques.