L’écrivain, anthropologue et acteur culturel marocain, Faouzi Skali, a été décoré, mercredi soir, de la Médaille d’or de « La Renaissance française » au titre de l’année 2023, en reconnaissance de l’ensemble de son œuvre en faveur du dialogue des cultures et des religions et de la promotion des valeurs de rencontre et de vivre ensemble.
M. Skali, grand spécialiste du soufisme, a reçu cette distinction lors d’une cérémonie organisée par cette prestigieuse organisation, l’Ambassade du Royaume du Maroc au Royaume de Belgique et au Grand-Duché de Luxembourg et l’Association des amis du Maroc.
Cette médaille rend hommage aux multiples contributions de M. Skali, que ce soit son œuvre écrite ou son action culturelle pour le dialogue interreligieux et interculturel, une action qui incarne la devise de La Renaissance française, en l’occurrence « la paix par le savoir et la culture », selon les responsables de cette association créée en 1915 par l’ancien président de la République française, Raymond Poincaré.
Dans une allocution à cette occasion, le président international de La Renaissance française, Denis Fadda, a souligné que le nom de Faouzi Skali vient s’ajouter à une longue liste d’écrivains et d’intellectuels de renom ayant reçu cet honneur, notant que l’œuvre de M. Skali découle de sa prise de conscience quant à la “prison des idéologies” et des « fausses représentations politiques du monde » qui tendent à opposer les religions, les cultures et les civilisations.
A travers l’exploration de la mystique soufie, profondément ancrée dans la culture du Maroc et de la ville de Fès en particulier, Faouzi Skali a œuvré pour faire résonner cette voix de sagesse, une « voie exigeante de connaissance et de transformation intérieure », puis pour en faire une plateforme de dialogue et de rencontre avec l’autre sur la base de valeurs universelles, a dit M. Fadda.
Il a aussi passé en revue certains des principaux ouvrages de M. Skali ainsi que son parcours dans l’action culturelle en tant que fondateur de festivals et rencontres culturelles majeures pour la promotion de la culture soufie, des musiques spirituelles et du dialogue entre les civilisations.
De son côté, l’Ambassadeur du Maroc en Belgique et au Grand-Duché de Luxembourg, Mohamed Ameur, a estimé que cet événement célèbre non seulement un auteur, mais aussi un artisan des mots et un bâtisseur de ponts entre les cultures et les générations, ajoutant que cet hommage est l’occasion idoine pour célébrer, d’un côté, la puissance des mots, et d’un autre le brassage des cultures et de l’imaginaire individuel et collectif.
« L’un des aspects les plus remarquables de l’oeuvre de Skali est sa capacité à transcender les frontières géographiques et linguistiques, lui qui a su toucher un public francophone international, tout en restant profondément ancré dans son identité marocaine », a dit M. Ameur.
Cette dualité et cette richesse font de lui un écrivain capable de dialoguer avec des lecteurs de tous horizons, incarnant l’idée que « la littérature est un espace de rencontre, un lieu où les différences s’estompent pour laisser la place à une compréhension mutuelle », a relevé le diplomate.
Pour sa part, le président de l’Association les amis du Maroc, Francis Delpérée, a mis en avant la contribution de Faouzi Skali au rapprochement entre l’Orient et l’Occident, dans une perspective universelle.
Intervenant à cette occasion, M. Skali s’est dit « très honoré » de recevoir cette distinction, qui émane d’une institution qui valorise l’art et la culture, au service de la promotion de la paix.
Cette décoration met en lumière cette interculturalité, inscrite dans l’ADN du Maroc, et qui constitue un « vecteur de rapprochement, à un moment où les religions sont instrumentalisées et utilisées à des fins d’extrémisme, de négation de l’autre, d’altérité », a-t-il souligné, appelant à poursuivre ce travail éminemment fondamental.
« Il s’agit aussi d’une reconnaissance de l’expertise reconnue du royaume, sous le leadership de SM le Roi Mohammed VI, pour faire valoir la voie de la sagesse dans la construction de la politique internationale », a assuré M. Skalli, qui est le fondateur des festivals de Fès des musiques sacrées et de la culture soufie, qui mettent en lumière des « valeurs anciennes, mémorielles profondes et portent la promotion du vivre-ensemble ».
« Cette voix du Maroc est entendue et le sera de plus en plus, car le royaume a fait preuve d’une capacité singulière de créer une gouvernance de la diversité et des cultures, et de faire vivre une civilisation dans toutes ses composantes de manière harmonieuse et constructive », a-t-il conclu.
Docteur en anthropologie et sciences des religions, Faouzi Skali est considéré comme l’un des plus grands spécialistes du soufisme. En 2001, il a été désigné par l’ONU parmi les personnalités mondiales ayant contribué au dialogue des civilisations. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont « Moïse dans la tradition soufie » (2011), « Jésus dans la tradition soufie » (2013), « Traces de lumière » (1996) et « La voie soufie » (1993).