Essaouira –le12

Le célèbre artiste-peintre Mohamed Tabal et l’artiste-calligraphe Mohamed Mountassir ont fait don, chacun, d’un de leurs chefs d’œuvre, lundi, à l’Espace “Bayt Dakira” à Essaouira.

La remise de ces deux tableaux, qui reflètent l’esprit créatif, le talent insoupçonné, l’originalité de l’inspiration et l’expression artistique de ces deux artistes souiris, a eu lieu dans ce haut lieu de mémoire et d’histoire, lors d’une cérémonie rehaussée par la présence notamment, de M. André Azoulay, Conseiller de SM le Roi et Président-Fondateur de l’Association Essaouira-Mogador.

Cette cérémonie, à laquelle ont assisté également la directrice provinciale de la Culture, Mme Zhor Amhaouch, la directrice de “Bayt Dakira”, Mme Ghita Rabouli, le président du bureau exécutif de l’Association Essaouira-Mogador, M. Tarik Ottmani, le président-fondateur du Centre d’Etudes et de Recherches sur le Droit Hébraïque au Maroc, M. Abdellah Ouzitane, le directeur du conservatoire de musique d’Essaouira, M. Abdessamad Amara, ainsi que d’autres personnalités, a permis à l’assistance d’apprécier, à sa juste valeur, la sensibilité créative aigüe et la subtilité expressive de ces deux grands artistes, imbus de l’esprit de Mogador et dotés de deux styles personnalisés bien différenciés, mais convergeant vers les nobles valeurs humaines et universelles portées par les habitants d’Essaouira en particulier et les Marocains en général.

Dans une déclaration à la MAP à cette occasion, Mme Rabouli a salué cet acte de donation de MM. Tabal et Mountassir, qui ont offert, chacun, l’une de leurs créations artistiques à l’Espace “Bayt Dakira”, qui ne cesse de conforter et de confirmer son ouverture sur son environnement extérieur dans tous les domaines.

Rappelant que cette cérémonie coïncide avec la célébration, le 16 novembre de chaque année, de la Journée Internationale de la Tolérance, Mme Rabouli a souligné que cet acte, qui représente un symbole à dimension humaine de la part de deux artistes souiris de renom, se veut aussi une invitation aux autres créateurs d’apporter leurs pierres à l’édifice de ce haut lieu de diffusion des nobles valeurs universelles et humanistes de tolérance, de dialogue et de vivre-ensemble, fortement ancrées dans l’histoire d’Essaouira, qui incarne parfaitement la civilisation marocaine composite et millénaire.

Elle a, dans ce sens, soutenu que “Bayt Dakira”, avec ses dimensions spirituelle, scientifique et pédagogique, est aussi un espace authentique et unique, doté désormais d’une touche artistique si singulière, qui célèbre ce patrimoine partagé de la ville d’Essaouira et veille à la préservation et à la valorisation de sa mémoire plurielle et multiculturelle, fruit de cette diversité historique et de cette addition de plusieurs civilisations et cultures qui font la vraie richesse du Maroc.

De son côté, M. Tabal a exprimé sa grande joie d’être présent à “Bayt Dakira” pour offrir l’un de ses récents tableaux, précisant que cette œuvre se veut une expression de l’histoire plurielle et une célébration du patrimoine riche et diversifié d’Essaouira.

M. Tabal, artiste-peintre autodidacte né en 1959 à El Hanchane, a expliqué que cette toile, mêlant couleurs et gaieté, a été conçue et réalisée durant la période de confinement, notant qu’elle tend à mettre en valeur plusieurs aspects de l’univers pluriel d’Essaouira-Mogador.

Cette création artistique, a ajouté cet artiste souiri, qui s’est vu décerner plusieurs distinctions dans le monde entier ainsi qu’un Wissam Alaouite, est l’incarnation d’une multitude de messages et de nobles valeurs portées par l’Humanité, comme la tolérance, le partage, le vivre-ensemble, l’amour et le dialogue interreligieux, de même qu’elle renvoie, entre autres, à l’histoire de Regraga, de Chiadma, aux rites dans les mausolées, aux quatre saisons et à Tagnaouite, allusion faite au festival des Gnaoua d’Essaouira.

Et M. Tabal de conclure que ce tableau reflète cette diversité multiculturelle et artistique qui a toujours caractérisé la cité des Alizés.

Pour sa part, M. Mountassir a indiqué, dans une déclaration similaire, que l’œuvre offerte à “Bayt Dakira” reflète l’esprit de tolérance et de partage qui règne entre les différentes composantes de la société souirie, toutes religions et confessions confondues, à même d’être un exemple éloquent de ces valeurs nobles ayant toujours caractérisé la société marocaine en général.

M. Mountassir, également professeur des arts appliqués, a affirmé avoir veillé à traduire ces valeurs de tolérance, de coexistence, de respect mutuel et de vivre-ensemble, de manière picturale et dans une très belle forme esthétique, à travers l’art de la calligraphie qu’il maîtrise parfaitement.

Et ce natif d’Essaouira d’expliquer qu’à travers les caractères et mots en arabe, en hébreu et en latin écrits sur cette toile, il a œuvré à transposer devant le regardeur cette cohabitation, ce respect réciproque et ce dialogue permanent entre les langues, les cultures et les religions auxquelles ils appartiennent, estimant que les mots calligraphiés traduisent cette véritable harmonie et cette profonde entente interreligieuse et multiculturelle dans la cité des Alizés.