marche verte 2025

Errachidia – le12
Le Hayek M’daghri, en référence à la commune de Chorfa M’daghra (province d’Errachidia), est une tenue traditionnelle porteuse de toute une symbolique très riche qui se reflète notamment dans ses couleurs et sa conception.
Illustrant des spécificités régionales et l’importance accordée par les Marocains, notamment les femmes, à l’art de paraître, le Hayek M’daghri représente ainsi un patrimoine vestimentaire séculaire qui gagnerait à être valorisé.
Cet habit traditionnel, qui était porté avec fierté par les femmes au niveau de la commune de Chorfa M’dargha, est menacé de disparition. Faisant partie autrefois des tenues de tous les jours, il n’est désormais porté que lors des occasions spéciales.
A l’instar du Kaftan marocain qui a réussi à survivre et même à atteindre une renommée internationale, le Hayek M’daghri essaye, tant bien que mal, de suivre le même chemin pour se débarrasser de sa dimension locale et se faire une place sur le marché national, voire international.
La quête de valorisation de cette tenue traditionnelle de la province d’Errachidia est portée avec ambition par la Coopérative du Hayek M’daghri qui s’est fixée comme objectif de réinventer cet habit, en se basant sur des créations qui allient la perfection du savoir-faire de l’artisan marocain et les tendances de la mode actuelle.
La présidente de la Coopérative du Hayek M’daghri, Sanae Kandoussi, a souligné que l’ambition de l’ensemble des membres de ce groupement fondé en 1990 est de développer leur produit artisanal phare, le Hayek, afin qu’il puisse être vendu au-delà de leur commune et pourquoi pas à l’étranger.
Les femmes artisanes membres de la coopérative sont tout à fait conscientes de la nécessité de réinventer le Hayek M’daghri afin de le valoriser et lui permettre de séduire une nouvelle clientèle nationale et internationale, a-t-elle ajouté dans une déclaration à la MAP.
Mme Kandoussi a relevé que la coopérative, fondée avec 25 femmes et qui compte actuellement avec 350 membres, cherche en permanence à nouer des partenariats à même de l’aider dans la concrétisation de cet objectif, à travers surtout la formation.
C’est dans ce cadre, a-t-elle précisé, que s’inscrit la formation qualifiante dans “le métier de tissage traditionnel (Diraza), le design et l’innovation” qui a démarré récemment à Errachidia, à l’initiative de l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC), au profit de 25 jeunes femmes, dont des membres de la coopérative.
Elle a relevé que l’un des deux modules de cette formation, qui s’étale sur 3 mois (mars, avril et mai), est dédié au design et à l’innovation dans le domaine du tissage traditionnel, en se focalisant notamment sur la géométrie et les formes abstraites, le choix des matières et l’identification des styles et des tendances modernes.
Mme Kandoussi a fait observer que l’une des contraintes majeures que la coopérative espère dépasser est relative à la commercialisation aussi de ses autres produits, dont le tapis, la nappe brodée ou le Selham (cape marocaine).
Elle a rappelé, par ailleurs, que la coopérative, dont le souci principal est l’autonomisation financière de ses membres, a bénéficié du soutien de l’INDH (Initiative Nationale pour le Développement Humain), qui a doté le siège du groupement de métiers à tisser et d’équipements qui ont permis de diversifier la production et d’accélérer son rythme.
Chaque région du Maroc se distingue, entre autres, par les attributs vestimentaires traditionnels de ses gens. Le Hayek fait partie justement des habits légués par les ancêtres au niveau de la commune de Chorfa M’daghra et qui font sa particularité sur le plan socioculturel.
L’effort de la Coopérative du Hayek M’daghri pour la préservation et la valorisation de ce patrimoine ne peut être que salué et vivement encouragé.