Considéré comme l’une des figures emblématiques de la société civile nationale qui œuvre inlassablement pour le renforcement des liens d’amitié entre le Maroc et plusieurs pays étrangers, Hassan Ammari, président-fondateur de l’Association Marocaine de Coopération et d’Amitié entre les Peuples (AMCAP), nous livre dans cet entretien les multiples actions que son association a initié au iveau international, notamment dans les pays du Sud Est asiatique et de l’Asie centrale.

 

Comment est née chez vous l’idée de créer une association dont le but est de consolider les liens d’amitié entre le Maroc et des pays tels que la Malaisie, le Kazakhstan ou l’Ukraine ?

– L’idée de créer l’association n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’une longue expérience professionnelle au niveau de la haute administration. Mon but était de faire profiter mon pays des relations internationales que j’ai tissé tout au long de plusieurs années grâce aux postes que j’ai occupé en tant qu’ancien Conseiller du Premier ministres, ainsi que dans le domaine diplomatique et protocolaire. Mon ambition a été toujours de soutenir la diplomatie officielle, sachant pertinemment que la société civile dispose de cette capacité d’être en contact direct avec les opinions publiques locales et les décideurs et responsables concernés. A mon humble avis, la diplomatie parallèle joue un rôle capital dans la défense des intérêts suprêmes de notre pays et de l’image de marque qu’il véhicule. S.M le Roi Mohammed VI que Dieu l’assiste, a toujours appelé les Marocains, artistes, sportifs et acteurs associatifs à être les meilleurs ambassadeurs de leur pays. C’est dans cette dynamique et cette perspective que s’inscrivent les diverses actions de notre association. Les différentes opérations que nous avons organisées en Malaisie ont été couronnés par le titre de Dato que m’a décerné SM Tuanku Muhriz Ibni Almarhum Tuanku Munawir, Sultan de Negeri Sembilan. Ce grand geste royal  nous incite à aller de l’avant pour faire connaitre encore plus et mieux notre culture et également à mettre en place des partenariats dans plusieurs domaines.

Compte tenu de vos relations avec les différents responsables malaisiens et les multiples voyages que vous avez effectué en Malaisie, comment est perçu le Maroc dans ce pays ?

 – Notre pays jouit d’une grande estime auprès des Malaisiens qui le considèrent comme un modèle de tolérance et de coexistence entre les peuples et les religions. Ils ont beaucoup de respect pour notre grande histoire, pour nos institutions sacrées et pour la dimension soufie de notre héritage spirituel. A noter à cet effet, les grandes festivités organisées à l’occasion du 71ème anniversaire  du Sultan de Negeri Sembilan, S.M Tuanku Muhriz Ibni Almarhum Tuanku Munawir, où  un groupe de Mounchidines marocains ont fait sensation à la soirée de Madih , organisée à cette occasion, par le Majlis de Simbilan en collaboration avec notre association l’AMCAP. Rappelons par ailleurs, le magnifique pavillon « Astaka Morocco », situé dans le jardin botanique de la ville malaisienne Putrajaya. Un espace qui met en valeur l’architecture marocaine et le savoir-faire ancestral des artisans marocains. D’un autre côté, une forte délégation malaisienne composée de près de 90 personnes, parmi lesquelles de grandes personnalités ont visité, il y a juste quelques années,  les différentes villes et régions du Royaume, telles que Marrakech, Fès, Rabat ou Tanger. C’était pour eux l’occasion de découvrir des sites historiques à l’instar de l’université et la mosquée Al Quaraouiyine, le Mausolée Mohammed V et la Tour Hassan, la mosquée la Koutoubia… Cette aura dont jouit notre pays, m’a conforté dans cette volonté de persévérer et de multiplier les efforts pour consolider davantage les liens d’amitié entre les deux pays frères.

Pourquoi votre association a porté son choix sur les pays en majorité d’Asie centrale et d’Asie du Sud-Est Asiatique ?

Nous avons choisi cette région du monde pour trois raisons essentielles. Tout d’abord, ce sont des pays qui ont beaucoup d’estime pour le Maroc. En plus ils disposent d’atouts et de potentialités économiques et naturelles énormes. Enfin c’est une partie du monde où la société civile marocaine est peu représentée. En ce qui concerne notre association, depuis sa création, le 16 janvier 2015, nous avons conclu près de 12 conventions de partenariat et de coopération avec la Malaisie et qui concernent essentiellement l’enseignement supérieur et la formation d’étudiants malaisiens à l’université Mohammed V de Rabat et l’université Al Quaraouiyine. En vue de renforcer cet esprit de coopération, la faculté islamique internationale Assafa en Malaisie a créé la chaire Imam Ahmed Ibn Idriss des études islamiques à la faculté des Lettres et Sciences humaines de Rabat.
Nous le considérons comme un pont académique et culturel entre la Malaise et le Maroc. Avec ce pays nous sommes en train d’élaborer un projet concernant le tourisme spirituel. Nous avons également des projets futurs dans divers domaines de l’éducation, de la culture et de l’économie avec la Chine, l’Ukraine et le Kazakhstan.
Ce dernier pays qui vient d’ouvrir son ambassade à Rabat a exprimé sa forte volonté de développer ses relations avec le Maroc dans les divers domaines économiques. Notre association entretient de très bons rapports avec des responsables du Kazakhstan, notamment avec l’ambassade de ce grand pays d’Asie centrale.

Vous avez été décoré par le Sultan de Negeri Sembilan, S.M Tuanku Muhriz Ibni Almarhum Tuanku Munawir et vous a aussi remis la plus haute distinction de Malaisie. Que signifie pour vous ce geste hautement symbolique honorifique ?

– Au-delà de ma modeste personne, c’est un geste royal qui honore mon pays. Le titre Dato que m’a remis le Sultan de l’Etat de Negeri Sembilan est réservé aux personnalités nationales et étrangères ayant rendu de grands services au pays. C’est, en quelque sorte, une reconnaissance des efforts déployés par notre association pour le rapprochement entre les deux peuples et les deux pays. Des efforts qui, grâce à Dieu, ont été couronnés de succès et qui se sont traduit par l’élaboration de plusieurs projets et la réalisation de plusieurs opérations. Au Cas où les conditions sanitaires le permettent, l’année 2022 s’annonce sous de bons auspice.

*Entretien réalisé par Driss Lyakoubi