Rabat –le12

Le président de la société marocaine d’anesthésie, d’analgésie et de réanimation (SMAAR) Kohen Jamal Eddine, le président de la société marocaine de médecine d’urgence (SMMU) Belyamani Lahcen et le vice-président de la société marocaine de simulation médicale (Morocco SIM) Ahmed Rhassane El Adib, mettent en avant les règles et les stratégies de communication en période de crise sanitaire, dans une publication parue en septembre.

Cette publication intitulée “Crise sanitaire et stratégies de communication” aborde trois problématiques principales à savoir les règles de communication en période de crise sanitaire, les stratégies de communication en période de crise sanitaire et le cas de la pandémie Covid-19 au Maroc.

Concernant les règles de la communication en période de crise sanitaire, les spécialistes ont relevé 10 règles principales, notamment, la nature de la crise sanitaire et l’évaluation contextualisée du risque, l’évaluation et le suivi du processus, la confiance, la réalité et l’empathie, ou encore la synchronisation et la mise en phase.

De même, la cohérence et l’harmonie, le recadrage, l’approche solutionniste et motivationnelle, le calme, la sérénité et l’optimisme ainsi que l’anticipation et la préparation stratégiques sont des règles de communication principales selon les professeurs.

A cet effet, les trois spécialistes estiment que l’échange d’information, à savoir la communication, doit être continue, transparente, indépendante, crédible et utilisable par le citoyen. Toute stratégie visant une planification communicationnelle doit prendre en considération ces règles inhérentes à une crise sanitaire.

En effet, au début de la crise, la peur d’un danger imminent, l’anxiété et l’angoisse amplifiées par la contagion émotionnelle (Surmédiatisation), justifient un mode communicatif autoritaire et dirigiste à condition d’avoir un lien de confiance établi, estiment les chercheurs, notant que les messages, ordres ou suggestions doivent être courts, clairs, cohérents et bien expliqués pour une bonne assimilation des citoyens.

Selon eux, la communication pendant la crise sanitaire est un processus dynamique nécessitant des mises à jour régulières sur les définitions des cas suspects ou confirmés et leurs prises en charge par des stratégies adaptées aux différents types de destinataires : Grand public, malades, professionnels…

Par ailleurs, ils révèlent qu’il est important de ratifier un changement positif (même minime), expliquant qu’une amélioration de la situation épidémiologique doit être imputée aux efforts collectifs, encouragée et reconnue.

S’agissant des différentes stratégies de communication, les chercheurs énumèrent sept. Il s’agit de définir les publics cibles, de déterminer les objectifs, d’argumenter, de coopérer et s’allier, d’établir les vecteurs et voies de la communication, d’évaluer et réadapter, ainsi que de préserver et entretenir la crédibilité.

Ainsi, les trois professeurs soulignent qu’à chaque public correspondent des objectifs communs réalistes, réalisables établis après recadrage, mettant en exergue la nécessité d’argumenter les propos, en harmonisant les informations crédibles émanant d’experts.

“Une communication transparente sur les risques sanitaires permet une prise de conscience et l’implication active de la population dans les mesures préventives”, ont souligné les auteurs de la publication, ajoutant qu’il s’agit d’un processus dynamique, adaptatif et continu.

En conclusion, les médecins considèrent la crise sanitaire comme une menace pour l’état de santé de la population caractérisée par l’état d’urgence et le caractère inédit du risque, notant que la communication est un levier essentiel de toute crise sanitaire en l’occurrence pendant la pandémie de la COVID-19.

“Cette communication constitue un des outils essentiels permettant de mieux gérer une situation de crise sanitaire et exige des communicants compétents (en santé publique et en communication) disponibles, crédibles, rassurants pour créer et développer le lien de confiance nécessaire tout au long du processus”, insistent-ils.