Vince McMahon, le patron de la holding TKO Group, regroupant la ligue professionnelle américaine de catch (WWE) et celle d’arts martiaux mixtes (MMA) UFC, a annoncé vendredi sa démission après le dépôt d’une plainte contre lui sur des accusations d’agressions sexuelles.

Janel Grant, une ancienne employée de la WWE, dont McMahon a été le chef incontesté durant quatre décennies, a porté plainte jeudi devant un tribunal du Connecticut (nord-est) contre son ex-entreprise et son ancien patron, ainsi que contre un autre dirigeant John Laurinaitis, pour « agression sexuelle », « exploitation » et « violences psychologiques ».

Dans un communiqué, Vince McMahon a réfuté les accusations et annoncé qu’il démissionnait du conseil d’administration de TKO Group, holding née en avril dernier de la fusion de la WWE, dont il est le co-fondateur, et de l’UFC, la principale organisation de MMA.

« J’ai l’intention de me défendre vigoureusement contre ces accusations sans fondement et j’attends de pouvoir laver mon honneur », a-t-il ajouté, en précisant que sa démission était à « effet immédiat ».

La plaignante accuse Vince McMahon de l’avoir contrainte à entretenir une « relation intime », d’avoir partagé avec des collègues masculins des photos et vidéos d’elle à caractère sexuel, et de l’avoir soumise à des « exigences sexuelles perverses croissantes ».

Agé de 78 ans, McMahon, un ami de longue date de l’ancien président américain Donald Trump, a racheté à son père en 1982 la World Wrestling Federation (WWF), dont il a fait une ligue à grand succès, la transformant en 2002 en World Wrestling Entertainement (WWE).

Ses évènements remplissant les salles aux Etats-Unis et à l’étranger, la WWE avait atteint le milliard de dollars de chiffre d’affaires annuel en 2022.

Cette année-là, Vince McMahon avait toutefois été poussé au départ à la suite d’accusations de relations extraconjugales mais aussi de harcèlements sexuels, des affaires marquées par la signature d’accords de confidentialité à hauteur de plusieurs millions de dollars.

Il était revenu à la tête de l’entreprise quelques mois plus tard, avant de piloter la fusion de la WWE avec l’UFC, la nouvelle holding prenant le nom de TKO Group.

L’annonce de sa démission intervient alors que Netflix a annoncé mardi avoir passé un accord de diffusion sur dix ans avec la WWE, une démarche qualifiée de majeure pour la plateforme restée jusqu’ici en retrait dans la course aux droits de retransmission d’évènements sportifs, au contraire d’Amazon.

La valeur de cet contrat est estimée à cinq milliards de dollars.

Netflix n’a fait aucun commentaire à ce stade. En revanche, selon plusieurs médias américains dont The Wrap, site spécialisé dans le divertissement, l’un des principaux sponsors de la WWE -Slim Jim, une marque de snacks-, a annoncé vendredi mettre en « pause » son partenariat, évoquant dans un communiqué cité par ces médias des « accusations troublantes ».