Casablanca –le12

 La prolifération de la pandémie du Covid-19 qui persiste toujours à travers le monde laissant des victimes et des tonnes de déchets, pose de nouveaux défis écologiques, liés principalement aux difficultés de s’en débarrasser correctement, a estimé Soumaya Belkaseh, membre de l’Alliance marocaine pour le climat et le développement durable.

 

Certes, la pandémie a été bénéfique pour le climat et l’environnement, en général, en raison de l’arrêt, durant plusieurs mois, de différentes activités humaines dans les quatre coins du monde, à l’origine de la pollution atmosphérique engendrée par les moyens de transport et les unités industrielles, mais elle n’a pas été clémente pour ce qui est de la manière de se débarrasser des tonnes de déchets médicaux et pharmaceutiques laissées par les opérations de soins liées à la maladie, a-t-elle indiqué dans un entretien à la MAP.

 

La pandémie a des répercussions négatives qui sont étroitement liées au climat, tout comme les déchets médicaux et pharmaceutiques, a ajouté Mme Belkaseh.

 

En termes de statistiques, les données de l’association de la fédération internationale des déchets médicaux révèlent que le volume de ce genre de déchets a enregistré une hausse de 50 pc au cours du premier semestre dernier, selon elle, tout en s’interrogeant sur la bonne manière de se débarrasser de ces déchets dont des objets tranchants utilisés dans la chirurgie et des résidus chimiques dangereux qui sont généralement incinérés dans des décharges provoquant des pollutions de l’air.

 

Cependant, a-t-elle fait savoir, ces déchets lorsqu’ils ne sont pas incinérés menacent sérieusement la santé humaine, en particulier le personnel exerçant dans le secteur de la propreté et les personnes qui fréquentent les décharges publiques, relevant que ces déchets ont notablement augmenté en cette période pandémique, outre les masques médicaux qui s’ajoutent encore aux lots.

 

Citant une enquête scientifique, elle a expliqué que ces masques sont fabriqués par une matière en plastique qui est difficilement dégradable, notant que leur présence dans la nature constitue un facteur de pollution, par excellence, et que leur dégradation nécessite plusieurs années.

 

Si la pandémie a été bénéfique pour le climat en matière de réduction d’émissions nocives, elle a toutefois donné lieu à des montagnes de déchets médicaux difficilement gérables, a-t-elle déploré.

 

La militante écologique a appelé ainsi à mettre en place un nouvel arsenal de lois contraignant pour la protection à la fois de l’environnement et de l’être humain, rappelant que la loi 28.00 relative à la gestion des déchets vise principalement à protéger la santé humaine et tout être vivant cohabitant avec sur cette terre, comme elle prévoit l’organisation de l’opération de collecte, la valorisation des déchets et la sensibilisation aux effets néfastes sur la santé publique.

 

Pour ce qui est des déchets liés au nouveau coronavirus, Mme Belkaseh a fait savoir que le ministère de la santé a mis en place une mesure procédurale de gestion de déchets médicaux et pharmaceutiques, au niveau des unités d’isolement de patients contaminés par ce virus et des lieux de collecte des déchets, des ambulances médicalisées et des unités de traitement.

 

Pour la préservation de l’environnement, elle a proposé de collecter ces déchets, en particulier ceux qui ne sont pas dangereux, dont les masques médicaux, et de les recycler pour les réutiliser en tant que matière brute destinée à l’industrie.