La défaite de « Daech » au niveau de ses fiefs traditionnels en raison des coups qui lui ont été portés par les pays de la coalition mondiale, ne concerne pas ses fondements idéologiques, a affirmé, vendredi à Salé, le directeur du Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ), Cherkaoui Haboub, notant que l’organisation a déplacé son activité au Sahel et constitue aujourd’hui un danger permanent non seulement pour le Maroc mais aussi pour l’ensemble des pays de la région.

Répondant aux questions des journalistes lors d’un point de presse destiné à jeter la lumière sur l’affaire de l’homicide volontaire ayant coûté la vie à un policier en exercice de ses fonctions, Cherkaoui a indiqué que « Jamaat Nosrat Al-Islam Wal-Mouslimine » (JNIM), « l’organisation d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique » (AQMI) et « l’organisation de l’État islamique dans le Grand Sahara » (EIGS), qui a été dirigée par Adnane Abou al-Walid al-Sahraoui, l’une des principales figures du front séparatiste « polisario », sont actives au Sahel.

Les camps des séquestrés à Tindouf représentent une réelle source de danger parce qu’ils constituent un terrain fertile pour l’éclosion d’éléments qui rallient directement les organisations terroristes, ce qui confirme le lien entre séparatisme et terrorisme, a mis en garde le directeur du BCIJ.

Dans ce sens, Cherkaoui a fait observer que le front séparatiste du polisario entretient, selon plusieurs rapports, une relation étroite avec le Hezbollah libanais, l’un des bras de l’Iran, rappelant l’arrestation de Mohamed Qassim Taj Eddine, un des plus grands financiers du Hezbollah et qui est « accusé de financer une organisation terroriste », et ce dans le cadre des efforts du BCIJ en matière de lutte contre le terrorisme et de coordination avec les États-Unis dans ce domaine, suite à un avis de recherche international.

Après avoir noté que le Maroc, qui est clairement visé par le terrorisme, poursuit son implication inconditionnelle dans les efforts internationaux de lutte contre ce phénomène, Cherkaoui a salué la vigilance, la compétence et la coordination entre l’ensemble des services de sécurité, pour faire face à toutes les menaces terroristes visant la sécurité et la stabilité du pays, y compris le cyberterrorisme, qui est devenu un défi majeur pour tous les pays du monde.

Il a également salué les efforts des médias dans la sensibilisation à la nécessité de s’engager dans les efforts de lutte contre le terrorisme, ainsi que le rôle du citoyen qui n’hésite pas à défendre la stabilité et la sécurité du pays et à signaler tous les mouvements suspects de nature à porter atteinte à la sécurité de la patrie.

Cherkaoui a ainsi souligné que le Maroc a adopté, dans le cadre de sa lutte contre le terrorisme, une stratégie nationale globale et intégrée, sous la conduite éclairée du Roi Mohammed VI, qui ne se limite pas à la seule approche sécuritaire, mais qui comprend également des aspects juridiques, économiques et religieux, outre la coopération internationale avec l’ensemble des partenaires, que ce soit les pays européens, les Etats-Unis, les pays arabes ou les pays africains.

Il a rappelé que le BCIJ a procédé, depuis sa création, au démantèlement de 91 cellules (85 affiliées à « Daech »): 21 cellules en 2015, 19 en 2016, 9 en 2017, 11 en 2018, 14 en 2019, 8 en 2020, 4 en 2021, 2 en 2022 et 3 en 2023.