marche verte 2025

Collée à l’écran, les yeux rivés sur le ballon, le souffle suspendu. À chaque attaque, Ghita, 9 ans, se redresse, encourage à pleine voix, s’énerve quand le ballon se perd, puis, l’instant d’après, saute de joie, bras levés, comme si le but avait été marqué pour elle seule.

La petite Ghita vit la Coupe d’Afrique des Nations 2025 avec une intensité brute, sincère et contagieuse, transformant le salon familial en mini-stade, où les générations se retrouvent autour d’un même enthousiasme. Cette ferveur se répète dans de nombreux foyers à travers le Royaume. Le football devient un langage commun, un trait d’union entre parents et enfants, un moment de communion où les plus jeunes trouvent leur place, souvent au premier rang de l’émotion.

Ils imitent les gestes des joueurs, apprennent les hymnes, mémorisent les noms, collectionnent les maillots et rejouent les actions dans les cours d’école. Pour eux, la CAN n’est pas seulement une compétition : c’est une fête, un rêve, parfois même une vocation en devenir.

Bien au-delà des résultats sportifs, la CAN offre aux enfants une expérience fondatrice, faite d’émotions brutes, de découvertes et de souvenirs durables. La compétition nourrit l’imaginaire, suscite des vocations et transmet, souvent sans discours appuyé, les valeurs du collectif, de l’effort, du respect, de la persévérance et du rêve.

Fan zones : la fête partagée

Dans les fan zones installées à travers les villes du Royaume, les enfants sont aussi au cœur de la fête. Drapeaux noués autour du cou, visages peints aux couleurs nationales, ils chantent, crient et vibrent au rythme des écrans géants.

Au-delà de la retransmission des matchs, ces espaces proposent également des activités spécialement pensées pour les plus jeunes : ateliers de dessin autour du football africain, initiations ludiques aux gestes techniques, jeux gonflables, mini-tournois, séances de maquillage et animations culturelles. Autant d’occasions de vivre la CAN autrement, dans un cadre festif et sécurisé.

Mais surtout, ils découvrent une autre dimension du football : celle du partage, leur rappelant qu’ils font partie d’une grande famille africaine unie par la passion du sport où, entourés de milliers de supporters, ils vibrent à l’unisson. « C’est comme être dans le match, on sent tout le monde ensemble », confie Yassine, 10 ans, venu avec son père dans une fan zone de Rabat. « Quand on marque, tout le monde saute en même temps, c’est incroyable ».

Au stade, la magie du premier match

Pour les plus chanceux, la CAN se vit depuis les gradins, là où l’émotion prend corps et résonne à chaque instant. Dès l’approche du stade, les enfants sont happés par l’effervescence : files de supporters drapés de couleurs, vendeurs ambulants, chants qui montent, tambours qui résonnent et drapeaux qui flottent au vent.

Une fois à l’intérieur, le spectacle est total. Les tribunes vibrent, les chants se répondent d’un virage à l’autre et chaque action est accueillie par une vague sonore qui fait trembler les gradins. Les enfants observent, émerveillés, ce ballet de sons et de mouvements, les yeux grands ouverts, absorbant chaque détail.

Le terrain, vu de près, devient un théâtre vivant. Les joueurs ne sont plus des images à l’écran mais des silhouettes bien réelles, dont on perçoit la course, l’effort et la concentration. À chaque occasion de but, les cœurs s’emballent, les mains se crispent sur les sièges, et l’explosion de joie collective laisse une empreinte profonde.

« J’ai vu les joueurs en vrai, j’ai entendu le stade trembler », raconte Lina, 11 ans, encore émerveillée. Venue spécialement de Londres où elle vit avec sa famille, la jeune supportrice a fait le déplacement au Maroc pour assister au match. « Quand tout le monde a chanté l’hymne national en même temps, j’ai eu des frissons. C’est le plus beau jour de ma vie », confie-t-elle à la MAP, des étoiles plein les yeux.

Cette expérience au stade laisse souvent une empreinte durable, transformant le football en passion naissante et grave dans la mémoire l’idée que le sport peut rassembler des milliers de personnes autour d’une même émotion.

Des souvenirs qui construisent l’avenir

À travers la CAN, les enfants ne regardent pas seulement du football : ils construisent des souvenirs, partagent des émotions et s’inscrivent dans une histoire collective, nourrie par un sentiment d’appartenance qui dépasse le simple score.

Dans les salons, les fan zones ou les stades, la compétition devient un rite de passage, une première grande fête sportive. Aujourd’hui supporters passionnés, ils incarnent déjà l’avenir du football africain, porté par l’émotion, la fierté et le rêve.

En accueillant la CAN 2025, le Maroc offre à ses enfants bien plus qu’un spectacle. Il leur offre une histoire à raconter, un souvenir à chérir et une conviction à garder pour toujours : les rêves n’ont pas de frontières, et lorsqu’on y croit vraiment, ils peuvent naître au coin de la rue et mener jusqu’aux plus grands stades d’Afrique et d’ailleurs.