Le Maroc ambitionne de se positionner en tant qu’acteur clé en Afrique en exportant son savoir-faire en matière de construction d’ouvrages durables, quels que soient les contextes géotechniques, a affirmé, jeudi à Marrakech, le ministre de l’Equipement et de l’Eau, Nizar Baraka.
Dans une allocution lue en son nom par le directeur des Affaires techniques et des relations avec la profession au ministre de l’Equipement et de l’Eau, Lahcen Maazizi, lors de la séance d’ouverture du Colloque national sur la géotechnique, qui se tient jusqu’au 19 octobre sous le thème « Instabilité des sols : Maitrise des ouvrages liés aux instabilités », M. Baraka a souligné l’importance pour les acteurs géotechniques marocains de moderniser leurs pratiques et d’adopter une vision durable pour relever les défis à venir.
Il a, dans ce sens, mis en relief le rôle essentiel que joue la géotechnique dans la réalisation des grands projets d’infrastructure, garantissant la stabilité et la durabilité des ouvrages tels que les routes, les ponts, les barrages et les tunnels.
Baraka a également fait savoir que la maîtrise des cas d’instabilité des sols requiert une approche intégrée, combinant études approfondies, conception adaptée et surveillance continue des ouvrages, en adéquation avec les enjeux environnementaux et financiers, tout en encourageant l’innovation technique pour garantir la sécurité et la durabilité des infrastructures.
« Sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc s’est engagé dans une série de programmes de développement structurels destinés à soutenir sa croissance économique et sociale, plaçant le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics (BTP) au cœur de cette dynamique en tant qu’acteur clé de la réalisation des infrastructures majeures à l’horizon 2030 et au-delà », a relevé le ministre.
Et d’ajouter que les projets ambitieux, tels que les infrastructures pour la Coupe d’Afrique des Nations 2025, la Coupe du Monde 2030 et la reconstruction de la région d’Al Haouz après le séisme, nécessitent une mobilisation accrue des acteurs du BTP, en particulier les géotechniciens, pour répondre à des défis techniques complexes.
De son côté, le président du Comité marocain de mécanique des sols et de géotechnique (CMMSG), Lahcen Aït Brahim, a expliqué que les cas d’instabilité des sols sont des phénomènes complexes pouvant entraîner de graves conséquences, comme les glissements de terrain et les effondrements, qui constituent de grands risques pour les infrastructures, les biens et les personnes.
Dans un monde marqué par l’augmentation des changements climatiques et l’expansion urbaine rapide, il devient impératif de parvenir à des solutions durables et efficaces pour prévenir l’instabilité des sols et assurer la sécurité des projets, a-t-il fait observer.
D’autre part, Aït Brahim a indiqué que ce congrès représente une occasion de promouvoir la recherche scientifique, la formation continue et le partage d’expertises professionnelles liées aux chantiers affectés par l’instabilité des sols, dans le but de favoriser le développement durable des infrastructures.
Par ailleurs, d’autres intervenants ont mis en avant le développement soutenu des infrastructures au Maroc ces dernières années, ainsi que la réalisation de nombreux projets structurants dans des sites à forte complexité technique, notant que ces projets ont mobilisé un grand nombre d’ingénieurs et d’experts, offrant ainsi aux cadres nationaux l’opportunité de renforcer leur expertise en géotechnique, désormais reconnue à l’échelle internationale.
Coorganisé par le Comité Marocain de Mécanique des Sols et de Géotechnique (CMMSG), le Comité Marocain des Géosynthétiques (CMG), l’Association Marocaine de Génie Parasismique (AMGS) et l’Association Marocaine des Travaux en Souterrain (AMTES), en collaboration avec le Laboratoire Public d’Essais et d’Études (LPEE), ce conclave constitue une plateforme d’échange et de réflexion sur les défis et avancées en géotechnique.
Cet événement traite de nombreux sujets tels que les sols gonflants et effondrables, les cavités souterraines, les ouvrages superficiels et profonds, l’instabilité des pentes, la construction de barrages, les ouvrages techniques et spécifiques, les excavations en milieu urbain, la liquéfaction des sols, ainsi que l’utilisation de matériaux géo-industriels en génie civil, outre les phénomènes et risques sismiques.