La 12-ème Réunion de Haut Niveau (RHN) Maroc-Espagne renforce l’adhésion des deux Royaumes à un processus renouvelé de coopération bilatérale, qui répond à la forte aspiration de SM le Roi Mohammed VI et de SM le Roi Félipe VI à ancrer le partenariat stratégique bilatéral, a affirmé, jeudi à Rabat, le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch.

Cette rencontre, qui constitue une opportunité de célébrer les relations historiques et les liens d’amitié maroco-espagnole, permet aussi de traduire les grandes orientations du partenariat en une feuille de route claire au service des intérêts des deux peuples amis, a souligné M. Akhannouch à l’ouverture de cette session de la RHN qu’il copréside avec son homologue espagnol Pedro Sanchez.

Il a, dans ce sens, rappelé que la visite de M. Sanchez au Maroc, à l’invitation de SM le Roi Mohammed VI, constitue un tournant dans la mise en œuvre de la nouvelle vision des relations entre les deux pays, saluant en outre le travail accompli depuis la dernière session de la Réunion de Haut Niveau, tenue à Madrid en 2015 et le bilan positif marqué par la mise en œuvre des contenus de la déclaration commune ayant sanctionné ses travaux.

Akhannouch

 

Akhannouch a aussi réitéré la volonté de hisser la coopération bilatérale et de l’élargir à de nouvelles dimensions, notant que cette session est placée sous le thème : « un partenariat privilégié, résolument orienté vers l’avenir », et ce en droite ligne de la volonté des deux parties de consacrer un dialogue transparent et permanent, basé sur la confiance et le respect mutuel dans le traitement des questions d’intérêt commun.

Les concertations franches et continues autour des différentes questions bilatérales, régionales et internationales, menées sur Hautes instructions de SM le Roi Mohammed VI, ont permis de rapprocher les points de vue à propos de dossiers d’intérêt commun, a-t-il souligné, saluant, à cet égard, la position de l’Espagne à propos de la première cause nationale, qui soutient le plan d’autonomie dans le Sahara marocain, présenté par le Royaume en 2007 et le considère comme étant la base la plus sérieuse, la plus réaliste et la plus crédible pour le règlement de ce conflit factice.

Akhannouch

Il a aussi salué le forum économique tenu en marge de cette réunion de haut niveau, lequel constitue une opportunité de consolider les relations de coopération bilatérale et de les élargir à de nouveaux domaines, à fort potentiel de partenariat et prioritaires pour les deux pays, comme les énergies renouvelables, l’agriculture, la pêche et le tourisme.

Les relations bilatérales connaissent une évolution qualitative qui appelle l’implication des opérateurs économiques dans cette dynamique, en vue de conclure des partenariats forts et tangibles, dépassant les échanges commerciaux pour engober des projets communs à portée stratégique, en mettant à profit la nouvelle charte des investissements au Maroc, dont les dispositions offrent de nombreuses opportunités aux deux côtés dans des domaines divers et à destination de marchés prometteurs, notamment en Afrique, a poursuivi M. Akhannouch.

Il a en outre relevé que cette session revêt une grande importance, du fait qu’elle survient dans un contexte particulier, marqué par les retombées de la crise sanitaire mondiale et par la guerre en Ukraine qui a impacté les différents pays, ainsi que par les effets directs de ces deux crises sur le niveau de vie des citoyens et sur l’augmentation des niveaux d’inflation, ce qui place le monde face à des défis inédits et inattendus.

Akhannouch

Elle tire également son importance de la densité qui a marqué les relations entre nos deux pays, particulièrement après l’appel de SM le Roi Mohammed VI, dans le discours du Souverain à l’occasion de l’anniversaire de la révolution du Roi et du peuple le 20 août 2020, à « inaugurer une étape nouvelle et inédite dans les relations entre les deux pays, sur la base de la confiance, de la transparence, du respect mutuel et du respect des engagements ».

La 12ème RHN intervient aussi dans un contexte de mutations régionales et internationales profondes, avec en tête les défis sécuritaires qui s’imposent désormais aux pays de la région, a-t-il enchainé, appelant à l’intensification des efforts pour faire face aux dangers qui guettent la sécurité de la région, liés à l’immigration illégale, à la traite des personnes, au trafic de drogue, au terrorisme, aux groupes séparatistes et aux factions armées, et ce sur la base d’une approche globale réunissant les dimensions sécuritaire et sociale.

Il s’agit aussi de faire face à des défis auxquels fait face le monde, sur fond de mutations profondes qui interpellent la capacité des Etats à s’adapter en permanence à ces transformations, à travers des approches renouvelées, à même de promouvoir l’action bilatérale et d’harmoniser son rythme avec ces mutations de manière qui réponde à la vision des deux pays concernant leur environnement régional et international.

Akhannouch a aussi rappelé qu’à la faveur de l’évolution que connaissent les relations bilatérales à tous les niveaux, l’Espagne est devenue le premier partenaire économique et commercial du Maroc, notant que les deux pays ont pu mettre en place un cadre juridique riche et diversifié accompagnant l’évolution réalisée dans de nombreux domaines.

Il a, sur un autre registre, fait observer que dans un contexte international complexe, qui connait l’exacerbation des tensions dues aux différentes crises internationales et leur impact sur les chaines de production et sur la sécurité alimentaire en raison de l’instabilité énergétique, le Maroc et l’Espagne ont pu intensifier leur coopération dans ces deux domaines, à travers des projets modèles.

Ces projets concernent le domaine énergétique, à travers le renforcement de l’interconnexion électrique et la mise en œuvre du gazoduc maghrébin dans le sens inverse, de l’Espagne vers le Maroc, ainsi que l’adoption de sources d’énergies nouvelles comme l’hydrogène vert, partant d’une vision stratégique qui érige le concept de développement durable comme solution d’avenir à même de préserver l’équilibre entre les dimensions environnementale, économique et sociale, a-t-il expliqué.

Il est certain que la proximité géographique des deux pays a favorisé une présence considérable des entreprises espagnoles au Maroc et la présence d’une importante communauté marocaine en Espagne et espagnole résidant au Maroc, a insisté le chef de gouvernement, ajoutant qu’une dynamique exceptionnelle a résulté de cette donne, qui souligne que les relations économiques entre les deux Royaumes dépassent le cadre du conjoncturel pour la dimension structurelle.

Elle ouvre également les perspectives de projets qui sont autant de leviers pour l’édification de l’avenir, dont le projet de liaison fixe entre les deux pays, qui est de nature à opérer une véritable révolution à plusieurs niveaux, a -t-il dit, soutenant que cette session est un moment particulièrement important pour passer en revue et évaluer le bilan de la coopération bilatérale dans les domaines politique, sécuritaire, économique, culturel et social.

Elle offre également l’occasion d’ancrer la nouvelle vision du partenariat entre les deux pays pour les prochaines années, à travers les jalons de la feuille de route adoptée par les deux gouvernements et en application de ses dispositions.

La volonté commune et le souhait sincère qui animent les deux pays, permettront sans nul doute de remporter le pari, de relever les défis et de concrétiser les objectifs tracés, dont la promotion des relations bilatérales pour les hisser au niveau des aspirations des deux Souverains et des accords conclus entre les deux gouvernements, a-t-il conclu.