Laâyoune –le12
Les présidents des régions Laâyoune-Sakia El Hamra et Dakhla-Oued Eddahab, Sidi Hamdi Ould Errachid et Yanja El Khattat ont réitéré leur “pleine” adhésion et leur soutien “sans équivoque” à l’Initiative marocaine d’autonomie en tant que seule voie “réaliste et réalisable” à même de mettre un terme au différend régional sur le Sahara marocain.
“Il est tout aussi important de souligner qu’en tant que sahraouis, démocratiquement élus au suffrage universel direct, assumant pleinement et fièrement notre marocanité, nous soutenons qu’aucune solution qui ne s’inscrirait pas résolument et irréversiblement dans le cadre de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Maroc ne saurait être recevable, ni en aucune manière nous être opposable”, ont indiqué les présidents des deux régions du Sahara marocain dans une lettre adressée au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
MM. Ould Errachid et El Khattat dénient au groupe armé, le “Polisario”, le droit et la légitimité de représenter les sahraouis comme il le prétend indûment, et encore moins celle de représenter la population vivant au Sahara Marocain. “Ceci est d’autant plus évident que ce groupe séparatiste armé est plus que jamais décrié en particulier au sein des camps de Tindouf, où un mouvement dissident vient de déclarer publiquement qu’il est temps d’en finir avec le mythe du “Polisario” seul représentant légitime des sahraouis”, ont-ils ajouté.
Ils ont relevé que leur initiative de s’adresser au SG de l’ONU émane de leur parfaite connaissance de la situation réelle qui prévaut dans leurs circonscriptions électorales. Cette connaissance, ont-ils poursuivi, nous l’avons acquise de par l’exercice de nos responsabilités sur le terrain et qui est doublée de notre légitimité et notre représentativité qui nous ont été conférées par les urnes à l’issue d’un processus électoral transparent et démocratique.
Ils rappellent leur participation “active” en tant que présidents des deux régions du Sahara marocain et membres de la délégation marocaine aux deux tables rondes tenues à Genève les 5 et 6 décembre 2018 et les 21 et 22 mars 2019, sous l’égide de l’ancien Envoyé Personnel du SG de l’ONU pour le Sahara, Horst Kôhler.
“Nous y avons apporté des contributions substantielles aux discussions sur le développement socioéconomique de la région, le climat de liberté qui y règne, la participation démocratique de la population du Sahara marocain à la gestion de ses affaires locales, et les efforts de réintégration des personnes ayant choisi de retourner à leur mère patrie, le Maroc, pour y vivre dans la dignité”, ont-ils exposé.
Les présidents des régions Laâyoune-Sakia El Hamra et Dakhla Oued Eddahab condamnent par ailleurs avec force l’outrage et les violations graves, massives et continues qui sont infligées à la dignité et aux droits des personnes séquestrées dans les camps de Tindouf.
Ils ont ajouté que ces derniers subissent depuis bientôt cinq décennies les affres du régime autocratique draconien dans une zone de non droit où l’Algérie a abandonné ses compétences juridictionnelles aux mains de milices armées, laissant de ce fait ces populations en dehors de tout cadre de protection étatique, juridique et institutionnelle à même de traiter les violations intervenues sur un territoire sous juridiction algérienne.
Ils ont rappelé que le Comité des droits de l’homme avait dénoncé, en juillet 2018, cette dévolution illégale par laquelle l’Algérie se dérobe de ses responsabilités depuis plus de quatre décennies.
Le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire a établi, dans sa décision adoptée le 5 juin 2020 relative à la plainte déposée par un opposant à la direction du “polisario”, la responsabilité de l’Etat algérien dans les violations massives des droits de I’Homme dans les camps de Tindouf, ont-t-ils également rappelé.
Les présidents des deux régions déplorent que les camps de Tindouf ont connu récemment une recrudescence des contestations sociales et une multiplication des soulèvements, relevant que ces contestations sont réprimées par le “polisario” et l’Algérie, qui ont recours aux tanks et aux moyens militaires contre une population civile.
Ils ont également condamné le fait que les populations des camps de Tindouf soient utilisées comme outil de chantage politique et qu’elles soient soumises à l’humiliation de l’indigence pour récolter des aides humanitaires qui sont dévoyées au profit d’oligarques de la misère, ajoutant qu’il n’est certainement pas anodin que l’Union Européenne continue de suivre de près le détournement de ces aides.
“Cette exploitation honteuse de nos frères et sœurs dans les camps de Tindouf se poursuit dans l’impunité et sous couvert de l’opacité entretenue par l’Algérie”, ont-t-ils regretté, notant que l’Algérie refuse que ces populations soient dûment enregistrées et recensées, en flagrants mépris et violation de la responsabilité conventionnelle du pays hôte, l’Algérie, des dispositions du droit humanitaire international et des demandes répétitives et incessantes du Conseil de Sécurité depuis 2011.
“C’est dire tout, ont-t-ils poursuivi, le mépris dans lequel la dignité et les droits fondamentaux de ces populations sont tenues par l’Algérie alors qu’elle ne lésine pas sur les moyens pour entretenir le confort de la Nomenklatura du +Polisario+”.
D’après MM. Ouled Errachid et Yanja, le “Polisario” bénéficie de sommes importantes ne serait-ce que pour l’entretien d’armement de plus en plus couteux dans ce qui sont pourtant censés être des camps de réfugiés, non militarisés, où vivent des civils.
Contrairement à cette situation désastreuse dans les camps de Tindouf, les deux responsables locaux soulignent que les droits de la population locale au Sahara marocain jouissent d’une protection et d’une promotion effectives, basées sur des garanties constitutionnelles et un cadre juridique et institutionnel national conforme aux engagements internationaux du Maroc.
Ils se félicitent dans ce cadre des efforts énormes déployés, durant plus de quatre décennies par le Maroc, en faveur du développement de ses provinces du Sud, mettant en avant la nouvelle dynamique de développement enclenchée dans le cadre du modèle de développement des provinces du Sud, doté d’un budget de près de 8 milliards de dollars.
Ce modèle, ont-t-ils poursuivi, représente un levier majeur de développement et qui est d’ores et déjà enclenché pour ériger cette région en un véritable pôle de développement et de coopération régionale et internationale, ajoutant que ces projets et ces importants investissements y afférents “sont soutenus par la population locale et menés sous notre supervision régionale”.
D’après les présidents des deux régions, ces réalisations, tout comme les accords de développement et de coopération conclus avec divers acteurs internationaux majeurs, en plein respect du droit international, réfutent les allégations au sujet de l’exploitation des ressources naturelles du Sahara marocain.
Ils ont fait remarquer que la crédibilité de cette dynamique de développement qui s’inscrit dans une perspective d’ouverture et d’intégration économique au niveau régional, continental et international, suscite un intérêt grandissant porté pour les deux régions, ajoutant que ces dernières accueillent un grand nombre de manifestations internationales, et régionales à caractère diplomatique, économique, culturel et sportif, ayant drainé des milliers de participants.
“Ceci apporte, évidement un démenti sans appel à certaines voix qui tentent de présenter le Sahara marocain comme une région fermée”, ont-t-ils relevé.
MM. Ouled Errachid et Yanja se sont par ailleurs réjouis de la bonne gestion par le Maroc de la crise sanitaire engendrée par la pandémie du Covid 19 qui constitue un sérieux défi pour tous les pays du monde, notant que le Royaume a su mettre en œuvre une riposte adéquate, largement saluée et reconnue aussi bien au niveau national qu’international.
Ils ont expliqué que la pertinence des mesures prises en temps opportun a permis d’agir efficacement sur la grande diversité de conséquences de la crise tant au niveau de la sensibilisation, la prévention, la mise en opération, dans des temps records, d’infrastructures et de dispositifs médicaux supplémentaires, l’accompagnement socio-économique des catégories vulnérables, l’enseignement à distance, tout en préservant la sérénité et la sécurité sur l’ensemble du territoire national.
“Nos deux régions ont ainsi bénéficié de la même mobilisation et des mêmes mesures d’intervention appliquées dans le reste du Maroc, ce qui a permis une gestion optimale de la menace et d’excellents résultats plaçant, en fait, nos deux régions parmi les moins affectées au Maroc qui présente des chiffres parmi les plus bas tant en ce qui concerne le nombre de contaminations ou de décès”, ont-ils témoigné.
En tant qu’élus et responsables régionaux, ils ont dit avoir eu l’occasion, à maintes reprises, de recueillir auprès de leurs électeurs les expressions de satisfaction et de fierté à l’égard de la mobilisation efficaces des pouvoirs publics et de la qualité de leurs interventions.
“Cela réfute de manière claire les allégations grossières des adversaires de l’intégrité territoriale de notre pays qui ont cherché à instrumentaliser cette épreuve de manière indécente”, ont-t-ils relevé.
A travers cette lettre, les présidents des deux régions ont dit vouloir lever tout équivoque au sujet des affabulations outrancières qui sont véhiculées sur la situation dans le Sahara Marocain, à travers une entreprise de propagande sans scrupules par laquelle les autres parties s’efforcent de travestir la réalité.
“Nous avons donc tenu à faire savoir que nous, qui sommes présents et agissons sur le terrain au Sahara marocain, refusons toute surenchère à ce sujet. Notre démarche est également un cri de détresse à l’égard des conditions dramatiques dans lesquelles nos frères et sœurs à Tindouf sont maintenus. Cette situation ne doit plus être tolérée”, ont-t-ils insisté.
Ils ont ainsi appelé à ce que ces camps soient rendus conformes aux normes et aux obligations découlant du droit international humanitaire, du droit international des droits de l’homme et qui incombent à l’Algérie, véritable partie au Conflit sur le Sahara marocain.
MM. Ould Errachid et Yanja ont estimé que le “polisario” et l’Algérie doivent être interpellés sur le peu de cas qu’ils font du bien être de ces populations et surtout des droits les plus élémentaires qui leur reviennent naturellement. “Il est grand temps que cette zone de non droit, que sont les camps de Tindouf, soit mise en lumière et que les restrictions imposées au droit à la mobilité de ces populations soient levées”.