La salle Bahnini à la capitale Rabat a récemment abrité un concert musical traditionnel de « Kora » du grand artiste Nino Galissa, à l’occasion du 52 e anniversaire de l’indépendance de la Guinée-Bissau.
Issu de la lignée des griots de Kansalá, ce grand musicien, très célébre au niveau de l’ensemble de l’Afrique de l’ouest, a réussi à capter l’attention du public de la capitale, grâce à un répertoire musical exprimant sa vision d’un continent africain libéré de la faim, de la pauvreté, de la guerre, des maladies et de la mort, un continent où la musique sert de force pour l’unité, la richesse et la paix. Avec son inséparable instrument et une sensibilité musicale qui ne laisse personne indifférent, Nino Galissa a réussi à faire interagir l’auditoire, en l’invitant à répéter en choeur quelques refrains de ses chansons très enracinés dans la culture africaine.
Après avoir adressé ses vifs remerciements au ministre de la Justice d’avoir honoré par sa présence à cette soirée musicale, représentant le gouvernement, à l’occasion de la fête nationale, l’ambassdrice de la Guinée-Bissau au Maroc, Mme Filomena Mascarenhas Tipote
a souligné, dans son allocution de bienvenue qu’ « aujourd’hui, dans cette salle de Bahnine, la Mission diplomatique a décidé de présenter, aux invités de cet événement artistique, le lien fondamental qui unit l’instrument « Kora » à l’identité culturelle de la Guinée-Bissau, aux côtés d’autres instruments culturels typiques, tels que : le bombolon, la tina, le tambour, le siko, le balafon, la flûte et bien d’autres encore. »
Evoquant les liens qui unissent les deux pays, Mme Filomena Mascarenhas Tipote n’a pas manqué de rappeler la visite historique de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à la capitale Bissau en 2015, couronnée par la conclusion de seize accords et suivie par l’ouverture du Consulat général de la Guinée-Bissau à Dakhla. Elle a, par ailleurs, indiqué que cette célébration à Rabat est aussi l’occasion de souligner l’excellence des relations d’amitié, de fraternité et de coopération exemplaire entre la Guinée-Bissau et le Royaume du Maroc.
La soirée musicale a été précédée par une présentation scientifique exhaustive de l’anthropologue Professeure, Sirio Canós Donnay, de l’Université de Valence (Espagne). Sa communication a été consacrée aux fouilles archéologiques de Kansalá, dans l’actuelle Guinée-Bissau, qui ont révèlé les vestiges tangibles du puissant royaume de Kaabu, des recherches appuyées par les échos des chants des griots qui nous rappellent le riche héritage de la tradition orale détenant la clé de la compréhension d’une histoire qui a longtemps été enveloppée de mystère.
En effet, on a appris, lors de cette soirée musicale, que l’histoire captivante du royaume ouest-africain de Kaabu, qui a prospéré du milieu du XVe siècle au XIXe siècle, a longtemps été tissée dans le cadre de la tradition orale, où les griots, des conteurs habiles, ont gardé vivants les récits de ses dirigeants et le remarquable héritage du royaume, en attendant le jour où l’archéologie dévoilerait les vérités qui se cachent derrière ces récits millénaires.
