Le Chili est en deuil après l’effondrement meurtrier, survenu jeudi dernier, dans le plus grand gisement souterrain de cuivre au monde, qui a coûté la vie à six mineurs, tous retrouvés sans vie après plusieurs jours de recherches intensives.
La dernière victime a été retrouvée ce dimanche et les autorités ont annoncé la fin des recherches, la fermeture de la mine et le début d’un deuil national de trois jours.
L’effondrement s’est produit dans un secteur profond de la mine, qui se trouve à 120 km au sud de Santiago, à la suite d’un séisme de magnitude 4,2. Les causes précises du tremblement de terre, naturelles ou liées aux forages de la société publique Codelco, restent à établir. Le parquet chilien a d’ores et déjà ordonné la fermeture du site pour enquête.
« Nous allons diligenter une enquête indépendante, appuyée par une commission internationale d’experts en géomécanique, sécurité minière et protocoles opérationnels », a déclaré Maximo Pacheco, président du conseil d’administration de Codelco, qui a nié l’existence d’alertes préalables. Le géant minier public, endeuillé, a promis une coopération totale avec la justice.
De son côté, le président chilien Gabriel Boric s’est rendu sur les lieux et a annoncé trois jours de deuil national, appelant à faire toute la lumière sur cette tragédie. « Justice doit être rendue. Aucune défense corporatiste ne sera tolérée », a-t-il martelé.
Les opérations minières dans les galeries souterraines demeurent suspendues. Le site, qui dispose de plus de 4.500 km de tunnels et a produit 356.000 tonnes de cuivre fin 2024, est considéré comme une infrastructure stratégique pour le pays.
Cette tragédie est la plus grave survenue dans le pays depuis plus de trente ans, mais pas la plus meurtrière de son histoire.
Cette mine reste marquée par la tristement célèbre « Tragédie de la fumée » survenue en 1945, lorsqu’un incendie avait provoqué la mort de 355 mineurs par intoxication au monoxyde de carbone.
D’autres drames ont également endeuillé l’industrie minière chilienne, comme l’explosion de grisou de 1994, qui avait coûté la vie à 21 travailleurs dans une mine de charbon.
