Le Karabakh, une région azerbaïdjanaise où l’Histoire, la culture et la nature exercent une fascination sur les visiteurs
DRISS LYAKOUBI
Alors que le compte à rebours a commencé, annonçant la fin du séjour en Azerbaïdjan, la délégation des journalistes marocains s’est déplacée à la région du Karabakh à la découverte des villes Khankendi et Choucha. Cette région aux paysages à couper le souffle est aussi réputé pour son patrimoine ancestral qui peut susciter la curiosité et l’intérêt des passionnés d’Histoire et de nature captivante.
En effet, au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la capitale Bakou, dont le temps souvent venteux ressemble beaucoup à Dakhla, la ville côtière du sud du Maroc, on constate un changement notable de température et de paysages.
Dès que les reliefs montagneux de la région du Karabakh sont amorcés, on tombe sous le charme d’une nature luxuriante devenue plus attractive,
grâce aux travaux d’aménagements et aux projets structurants, réalisés en un temps record.
Une fois arrivés à la ville de Khankendi, les journalistes sont accueillis, dès la descente du bus, par des responsables locaux de cette ville et des hauts cadres de l’Université du Karabakh. Ce qui attire l’attention en premier, c’est le calme et le sentiment de sérénité qui y règnent.
Au début de cette visite, les représentants des médias nationaux ont été reçus, au campus universitaire, par Pr. Elmar Mustafayev, Doyen de la faculté de droit et des sciences économiques de l’Université de Karabakh, qui leur a donné des explications et fourni des informationns sur cette institution académique, ayant été fondée par décret du Président de la République d’Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, le 28 novembre 2023. La mission principale de l’université est de répondre à la demande de professionnels hautement qualifiés en adéquation avec les besoins socio-économiques de la région, tout en préservant les traditions éducatives historiquement riches des lieux. On apprend que l’université du Karabakh, en cours d’extension, est sous l’autorité du Ministère de la Science et de l’Education. Le 20 septembre 2024, le Président Ilham Aliyev avait assisté à la cérémonie d’inauguration de l’université, après sa rénovation et a rencontré le corps professoral et les étudiants.
Dotée de matériel didactique de pointe et de laboratoires dernière génération, cette jeune université offre des formations dans divers domaines, tels que l’éducation, l’économie, les sciences humaines et sociales, l’ingénierie, les beaux-arts et le tourisme.
Accompagnés par Madame Samaya Mammadova, Directrice du département des relations internationales et des relations publiques de la ville de Choucha, les journalistes marocains se sont rendus, par la suite، à cette cité chargée d’Histoire et ont eu l’agréable surprise de découvrir certains des monuments historiques dont regorgent la ville et qui restent des témoins précieux de son patrimoine matériel et immatériel. A commencer par la mosquée Yukhari Govhar Agha, l’une des plus anciennes de Choucha. Construite au XVIIIe siècle, elle est réputée pour ses décorations intérieures élaborées, reflétant l’art islamique traditionnel et témoignant d’une spiritualité profondément enracinée dans l’âme de Choucha.
La ville de Choucha abrite aussi un mausolée dédié à Molla Panah Vagif, un poète et vizir azerbaïdjanais du XVIIIe siècle. Un lieu de pèlerinage pour les amateurs de poésie et les visiteurs intéressés par l’histoire culturelle de la région. Ou encore les vestiges du palais des khans. Ce joyau construit au XVIIIe siècle est l’un des monuments les plus emblématiques de la ville. Cette ville spirituelle, déclarée capitale culturelle du monde islamique pour l’année 2024, est également présentée comme un bastion de l’art et de la culture. Des artistes natifs de cette ville illustrent la richesse du talent et de la créativité qui ont émergé de la ville au fil des siècles. Murtuza Mammadov, plus connu sous le nom de Bulbul en référence au rossignol, était l’un des chanteurs d’opéra les plus célèbres. Uzeyir Hajibeyov, un pionnier de la musique classique qui a énormément contribué à l’essor de la musique azerbaïdjanaise moderne. Khurshidbanu Natavan, poétesse et philanthrope, considérée comme l’une des meilleures poétesses lyriques d’Azerbaïdjan.
Cette visite à Choucha a coïncidé avec la célébration de la fête musulmane de l’Achoura. A l’initiative de Madame Samaya Mammadova, grande connaisseuse de l’Histoire et des traditions de cette région, les journalistes ont été invités à une petite fête organisée, dans une petite place publique, par un groupe d’habitants de Choucha, d’âges différents et en majorité femmes et enfants. Sourire aux lèvres, ils ont invités les membres de la presse nationale à partager avec eux de délicieux plats locaux, dans une ambiance bon enfant.
A noter que le 8 novembre 2025, l’Azerbaïdjan célèbrera le cinquième anniversaire de sa victoire sur les forces arméniennes, qui mettait fin à la guerre de 44 jours. A l’issue de cette guerre-éclair, l’Azerbaïdjan a recouvert la quasi-totalité de sa souveraineté sur la région du Karabakh, occupé depuis presque trente deux ans. En 2023, l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan a été totalement restaurée, grâce à la reprise, en octobre de cette année, de Khankendi, la seule enclave qui restait encore sous le contrôle des sépatatistes arméniens.
