Placée sous le haut patronage de SM le Roi Mohammed VI , la 16ème édition du Forum MEDays, organisée par l’Institut Amadeus, s’est ouverte mercredi 27 novembre au Palais des Arts et de la Culture de Tanger. Tenu sous le thème « Souverainetés et résiliences : vers un nouvel équilibre mondial », ce grand rendez-vous annuel a réuni des personnalités de renom, dont des Chefs d’Etat et de gouvernement, pour discuter des enjeux mondiaux actuels.

Plantant le décor, Brahim Fassi Fihri, président d’Amadeus a, de prime abord, souligné, dans son allocution d’ouverture, que la ville de Tanger est le lieu où les courants de pensées se croisent et les visions se partagent,

Evoquant le thème de cette édition, le président d’Amadeus a fait savoir qu’il est à la fois une promesse et un acte de foi dans la capacité des nations à tracer leur propre chemin et à construire des ponts entre les peuples pour transformer les défis en espoirs collectifs. « Souveraineté et résilience, explique-t-il, deux mots simples en apparence à appréhender, mais qui renferment la volonté des peuples à rester maitres de leurs destins et à se redresser et à avancer malgré les obstacles. »

Et de noter que la souveraineté, n’est pas seulement une question de frontières, mais la capacité pour chaque nation de décider par elle même, pour elle même, de choisir ses alliances, de bâtir son avenir sans dépendre de la volonté d’autrui.

« La voix du Sud, longtemps ignorée, relève-t-il, s’élève désormais pour dire que notre avenir n’est pas un privilège concédé par d’autres, mais un droit que nous prenons en main » Il a indiqué, à cet effet, que le Sud est un acteur, une force motrice, un partenaire indispensable pour relever les défis mondiaux.

Le président d’Amadeus n’a pas manqué de rappeler que les provinces du Sud sont aujourd’hui un hub en pleine transformation grâce à une Vision Royale ambitieuse et multidimensionnelle. « 

Prenant la parole à cette occasion, le président de l’Union des Comores, SE Azali Assoumani, considère que la souveraineté et la résilience des Etat africains et de leurs institutions vont dépendre de leur volonté politique et de leur détermination à résoudre les conflits existants et à prévenir les guerres.

Pour atteindre ces objectifs, le président comorien a tenu à mettre l’accent sur la nécessité de mettre en place, ce qu’il appelle, « une action préventive par la voie diplomatique et la médiation et de s’attaquer aux sources des problèmes et ainsi empêcher les crises, sans négliger l’importance d’actions communes visant le renforcement des capacités institutionnelles respectives.

De son côté, Mme Suminwa Tuluka Judith, Première ministre de la République Démocratique du Congo estime que la question de la souveraineté est intrinsèquement liée à la capacité des pays africains à répondre aux besoins urgents de leurs citoyens et de s’affirmer en tant que nations. Pour Mme Suminwa Tuluka Judith, les crises mondiales « nous incitent désormais à aborder la souveraineté comme le vecteur central des aspirations particulières des nations. « 

Elle a rappelé, à cet égard, que la condition sine qua non de la souveraineté demeure  » la sécurité qui est, précise-t-elle, un enjeu majeur pour les Etats africains. en déplorant que cette sécurité  » est pour la plupart d’entre nous fragilisée par les différentes crises que nos pays traversent ».

Pour la première ministre de la RDC, la pleine souveraineté est inenvisageable lorsque la disponibilité, l’accès, l’utilisation et la stabilité de la sécurité alimentaire sont inégaux. Elle a évoqué les dizaines de millions de citoyens des pays du Sud ont connu la fain en 2023, notamment en Afrique qui représente la plus forte proportion de populations touchées par ce fléau.

Lors de sa prise de parole, le Premier ministre guinéen, Bah Oury, a défendu l’idée d’un non-alignement actif des pays africains, expliquant que les pays du Sud, qui ont les mêmes intérêts et les mêmes problématiques, sont appelés à développer des approches de résilience, de solidarité et de coopération pour contribuer à asseoir un climat de paix à l’échelle du monde.

« En mettant en avant l’intérêt de notre pays, assure-t-il, nous faisons le choix d’une coopération ouverte avec tous les pays du monde. « 

De son côté, Patrice Emery Trovoada, Premier ministre et chef du gouvernement de la République démocratique de São Tomé et Príncipe a déclaré que cette 16 ème édition des MEDays , permettra aux participants, au-delà du pour bassin méditerranéen, d’explorer les mutations géopolitiques qui confèrent au continent africain et au Sud global une place particulière, motivée par ses taux de sa croissance économique et démographique, ses ressources naturelles, et surtout son rôle croissant dans la gouvernance mondiale.

« Nous vivons, dit-il, une époque de bouleversements, alors qu’à travers le monde l’incertitude domine, alimentée par des transformations rapides dans les sphères politiques, économiques et sociales. Et d’ajouter que face à ces défis, l’Afrique n’est pas une spectatrice inutile mais un acteur résilient porteur d’un immense potentiel pour façonner son avenir et où son rôle ne sera pas uniquement reconnu, mais essentiel.

A noter que les MEDays qui se tiennent du 27 au 30 novembre 2024, se pencheront sur la complexité du paysage géopolitique actuel, marqué par des tensions croissantes et une fragmentation de l’ordre international. Selon les organisateurs, « la multipolarité du système mondial, caractérisée par la répartition du pouvoir entre de multiples acteurs étatiques et non étatiques, défie l’hégémonie traditionnelle et introduit une nouvelle ère d’incertitude et de compétition pour l’influence et les ressources « ,