Par-Nadia.B(le12.ma/Fr)
Le principal défi est de pouvoir rassurer les prescripteurs de voyages en multipliant les rencontres avec les TO historiques ainsi qu’avec des compagnies aériennes internationales.
«Le Maroc est « une excellente destination » à promouvoir et « un modèle » dans le secteur du tourisme», a assuré ce mercredi, à Tbilissi (Gréorgie), Zurab Pololikashvili, le Secrétaire général de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). C’est un vrai coup marketing pour le Maroc dont le secteur touristique reprend doucement après une chute libre ayant impacté l’économie nationale qui y tire une part importante de ses revenus. En effet, avec l’assouplissement des restrictions sur les voyages, le tourisme interne semble donner, dans un premier temps, une légère impulsion à l’industrie touristique nationale bien que cette dynamique soit encore paralysée par la fermeture de certaines villes. Sans nul doute, aujourd’hui, et selon des experts internationaux, le tourisme interne devrait reprendre plus vite que les voyages internationaux.
C’est le principal tremplin aussi bien pour les pays développés que ceux en développement pour se rétablir des effets économiques et sociaux de la pandémie qui s’est traduite par un retrait du flux des arrivées internationaux estimé entre 60% et 80% au titre de l’année 2020, ce qui conduira à une baisse des dépenses touristiques mondiales entre 800 et 1000 milliards de dollars, soit -60% par rapport à l’année précédente.
Au Maroc, l’impact de cette crise pour l’année 2020 est estimé à – 69% pour les arrivées touristiques, -60% pour les recettes en devises et d’environ 50% de perte d’emplois. C’est ainsi que la priorité a été donnée dans un premier temps à la promotion du tourisme interne. Et ce à partir des mesures sanitaires instaurées par les autorités, fin juin, autorisant l’ouverture de l’activité d’hébergement touristique, conditionnée par des mesures permettant, dans un premier temps, l’exploitation uniquement de 50% des capacités d’hébergement, conjuguée à la reprise des vols domestiques. A cela s’ajoutent les dernières décisions du gouvernement, notamment le versement d’une indemnité mensuelle par la CNSS jusqu’à la fin de l’année aux employés ayant droit. En effet, les entreprises concernées peuvent déclarer leurs salariés et les stagiaires sous contrat insertion pour bénéficier d’une indemnité mensuelle de 2.000 DH devant être servie durant la période allant du 1er juillet à fin décembre 2020, outre le droit aux allocations familiales et à l’assurance maladie obligatoire (AMO), conformément aux dispositions juridiques en vigueur. Cette mesure concerne les établissements d’hébergement classés, les agences de voyages agréées, les transporteurs touristiques agréés, ainsi que les guides touristiques assujettis au régime de sécurité sociale conformément à la loi 98.15 et 99.15 relatives à la couverture sociale et médicale des travailleurs non salariés. Force est de noter que cette mesure s’inscrit dans le cadre du contrat programme alliant acteurs publics et privés et recouvrant la période 2020-2022. Signé le mois d’août dernier avec la Confédération Nationale du Tourisme (CNT), ce plan, qui s’articule autour de trois piliers importants : la préservation du tissu économique et de l’emploi, l’aide au démarrage et la restructuration complète du secteur, prévoit la mise en œuvre prochainement d’autres mesures et dispositifs ayant trait également à tout ce qui est à caractère bancaire et fiscal. Il n’en demeure pas moins que pour les professionnels du secteur, ces mesures restent insuffisantes pour sauver l’industrie, d’autant plus qu’il faudra du temps pour rétablir la confiance des voyageurs et retrouver les niveaux d’avant crise. Pour eux, la réouverture des frontières demeure prioritaire. Le principal défi est de pouvoir rassurer les prescripteurs de voyages en multipliant les rencontres avec les TO historiques ainsi qu’avec des compagnies aériennes internationales pour qu’ils reprogramment le Maroc dans leurs catalogues pour les prochaines saisons. C’est dans ce cadre que s’inscrit le déplacement du DG de l’Office national marocain du tourisme (ONMT), Adel El Fakir, à Paris, lundi et mardi derniers. Il était à la rencontre des principaux producteurs et distributeurs de voyage ainsi que des représentants des corporations du pays.
Il s’est aussi rendu à l’Assemblée générale des entreprises du voyage (EDV), qui est le rassemblement annuel de toute la force de distribution française et qui a tenu, mardi, sa première Assemblée post-covid.
Cette Assemblée générale des entreprises du voyage français a ainsi été une opportunité pour l’ONMT pour informer, rassurer, et délivrer des messages d’une solide préparation de reprise auprès des professionnels du tourisme français.
L’objectif aujourd’hui pour l’ONMT est de préserver la perception extrêmement positive que le Maroc a, à l’international, d’un pays «safe», de sécuriser l’avenir en convaincant les Tours Opérateurs de garder le Maroc en tête de liste dans leur agenda et de préserver les capacités de sièges auprès des compagnies aériennes.