Casablanca-Par :Majda Benaissa
A l’occasion de la rentrée littéraire 2020, un nouvel ouvrage vient d’être publié aux éditions Senso Unico, par Mohamed Alami Berrada, intitulé « Le Maroc à Venir ».
Dans ce livre, qui est à la fois un projet de société et un essai politique, l’auteur essaye d’apporter des réponses à des questions cruciales aujourd’hui, tirant les enseignements de son récent passage à la primature, et de son expérience de plus de dix ans, en tant que formateur en leadership : Que faire pour que les jeunes marocains s’investissent davantage dans leur pays et s’engagent à le servir ? Que faire pour que les femmes jouent un plus grand rôle dans la gestion publique du pays ? Comment améliorer notre gouvernance pour que les réformes à venir puissent réussir et améliorer significativement le quotidien des Marocains ?
Alami Berrada invite, à travers des propositions concrètes, à créer les conditions indispensables à l’émergence du Maroc et à sa prospérité, en cette période de réflexion sur les fondements du Nouveau Modèle de Développement.
Selon lui, pour que l’Etat puisse regagner la confiance de ses citoyens, Il gagnerait à ne plus les infantiliser et à être en mesure de protéger réellement leurs droits : liberté d’expression, respect de la dignité, libertés liées au corps, protection contre l’arbitraire, etc. Ensuite, les femmes doivent bénéficier de cadres législatifs leur permettant d’avoir accès aux mêmes opportunités que les hommes, dans l’enseignement, le monde de l’entreprise, la haute fonction publique et la politique, pour qu’elles puissent aussi contribuer activement au développement. Enfin, les acteurs économiques doivent pouvoir opérer en confiance, avoir le sentiment que les marchés sont libres, protégés de la concurrence déloyale, que les transactions publiques sont transparentes, sans corruption ni clientélisme.
Enfin, Alami Berrada rappelle que, pour réussir les réformes à venir, il est incontournable que notre gouvernance soit revue en profondeur, avec des processus réellement méritocratiques dans la fonction publique, la nécessité d’y attirer les meilleurs profils, notamment par la création d’un nouveau statut de « détachement à la fonction publique », en faveur des cadres des grandes entreprises, et de la formation exécutive. Il s’agit aussi d’instaurer une culture de management public et de création de valeur publique dans l’administration, de promouvoir l’excellence et de combattre la médiocrité partout, et, enfin, de mettre en place les conditions d’une meilleure coordination institutionnalisée entre les deux exécutifs : le gouvernement élu et les représentants de la monarchie.
Alami Berrada propose, en guise de conclusion, une innovation institutionnelle, en suggérant d’instaurer d’un organe d’échange direct entre les représentants du peuple et les représentants du Monarque. Le Conseil de la Nation, serait ainsi un espace-temps, qui se réunirait une fois par an, permettant à la Monarchie et aux représentants du Peuple, élus et non élus, de réfléchir ensemble aux projets prioritaires du pays pour répondre aux besoins des citoyens, évitant que les contestations sociales dans la rue ne soient le seul moyen de réguler les relations au sein de cette union sacrée au Maroc, entre le Roi et son Peuple.
L’auteur : Mohamed Alami Berrada est né à Casablanca, en 1979. Diplômé de l’ESSEC, il a également suivi des formations exécutives en leadership, en gouvernance publique et en communication politique à la Harvard Kennedy School et à la Hertie School of Governance. Après avoir occupés des postes de direction au sein d’un groupe industriel marocain, pendant plus de 15 ans, il rejoint l’équipe gouvernementale, entre 2017 à 2020, en tant que chargé de l’Emploi des jeunes, pour le compte du Chef du Gouvernement. Co-fondateur du réseau TIZI en 2011 et du mouvement « Les Citoyens » en 2016, il a également enseigné à l’EHTP de 2007 à 2015. Ses différents engagements lui ont valu d’intégrer, en 2017, le réseau des Young Global Leaders du World Economic Forum, et le réseau des 100 leaders africains de l’Institut Choiseul, en 2019. Le Maroc à venir est son troisième livre édité chez Senso Unico.