Le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Ahmed Réda Chami, a plaidé, vendredi à Rabat, pour une refonte de la vision européenne vis-à-vis de l’Afrique en se basant sur une coopération qui “favorise le co-développement plutôt que l’extractivisme”.
Les modèles de coopération économique entre l’Europe et l’Afrique devraient être repensés pour évoluer vers des politiques économiques inclusives, en promouvant des échanges plus équitables, a insisté M. Chami qui s’exprimait à l’ouverture de l’assemblée générale annuelle de la Confédération internationale des anciens de l’École nationale de l’administration (ENA) et de l’Institut national du service public (INSP) de France.
Appelant à “rompre avec le néocolonialisme économique” et à faire de l’éducation et de la formation une priorité pour l’avenir du continent africain, le président du CESE a relevé que la proximité géographique entre l’Europe et l’Afrique a tissé une histoire commune riche, forgeant ainsi des liens profonds et durables et partageant des valeurs universelles.
De l’autre côté, les “points de friction” sur des problématiques telles que la migration, les déplacés climatiques et la gestion des frontières nécessitent une attention accrue, a-t-il soutenu, soulignant dans ce cadre l’importance des défis inhérents au changement climatique qui affecte de manière disproportionnée les pays africains malgré leur faible contribution aux émissions globales de gaz à effet de serre.
De son côté, le président de la Confédération internationale des anciens de l’ENA et de l’INSP, Younes Slaoui, a souligné que l’Afrique et l’Europe partagent un avenir commun, tout en reconnaissant la réalité “complexe” et parfois “délicate” des relations actuelles, qu’il a jugées “asymétriques” et en dessous des ambitions affichées.
Slaoui a, en outre, mis l’accent sur la “dualité” existante entre le statut de l’Afrique en tant que continent à la démographie jeune et ascendante, doté de ressources inestimables, et celui de l’Europe en tant que marché considérable ayant des liens historiques profonds avec l’Afrique.
Pour sa part, Yousra El Hatib, chef de cabinet de la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la réforme de l’administration, s’est attardée sur les efforts du Maroc pour favoriser un développement socio-économique durable qui profite à l’ensemble de la population, mettant en lumière le rôle moteur du Royaume dans le renforcement des capacités institutionnelles et technologiques en Afrique, dans le cadre d’une vision de progrès partagé.
Évoquant l’importance du Nouveau modèle de développement axé sur la satisfaction des besoins des citoyens et la réduction des disparités et des inégalités ainsi que la réalisation de la justice sociale et territoriale, Mme El Hatib a souligné l’importance de la digitalisation en tant que puissant levier de transformation.
Organisée du 2 au 4 novembre, l’assemblée générale de la Confédération internationale des anciens de l’ENA et de l’INSP est l’occasion de réunir chaque année les associations des anciens élèves de ces institutions de formation qui comptent actuellement plus de 11.000 hauts fonctionnaires et dirigeants d’une centaine de pays du monde.
Cet événement sera suivi de la tenue de l’assemblée générale de la Fédération africaine des anciens de l’ENA en Afrique, prévue du 4 au 6 novembre à Dakhla, offrant une plateforme d’échange et de développement pour les anciens élèves sur le continent africain.
La Confédération internationale des anciens de l’ENA et de l’INSP est un réseau mondial unique composé de 45 associations et de réseaux régionaux en Afrique et en Europe. Sa mission est de favoriser la coopération administrative entre les États, de promouvoir les valeurs liées à l’intérêt général et au service de l’État et de maintenir un lien solide entre les anciens de ce réseau.